Partager la publication "Allergies au pollen : air pollué et réchauffement climatique… le cocktail explosif"
Eternuements en rafale, yeux rouges, gorge enflée, maux de têtes… plusieurs symptômes cumulés, qui, à cause de lors intensité, sont d’abord souvent attribués au Covid. Pourtant il s’agit en réalité d’allergies au pollen, dont le retour en force cette année a été confirmé par les allergologues. Un constat partagé par Pascale Couratier, directrice générale de l’association française pour la prévention des allergies. Elle explique à Europe 1 que “des symptômes ont été ressentis par beaucoup et de façon très violente cette année”. Pour expliquer ce phénomène, elle ajoute “Qu’en 2020, les effets ont été minimisés par le confinement, et par le port du masque”.
Alors comment expliquer cette aggravation des symptômes cette année ? Selon les spécialistes, les conditions météorologiques : fortes vagues de chaleurs associées au vent, sont les grands coupables. Un cocktail explosif qui a accentué la dispersion de fortes concentrations de pollen. A tel point que cette année, d’après le dernier bulletin du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), qui surveille la concentration de l’air en particules biologiques, la France se retrouve en alerte rouge pour les risques allergiques.
Les graminées, herbes folles qui poussent un peu partout en France, sont particulièrement présentes cette année. Mais il y a également des pollens plus localisés, comme les bouleaux dans les Hauts-de-France, ou l’ambrosie en Auvergne-Rhône-Alpes. En outre, la période de Covid, a aussi contribué à la diffusion des pollens avec, pendant deux ans, de nombreux terrains agricoles laissés en friche. Des zones de concentration de pollens normalement évacuées lors des moissons.
Pour calmer le jeu, seules les averses laissent un peu de répit aux allergiques, en plaquant les allergènes au sol. Mais pour peu de temps, car celles-ci favorisent ensuite la pousse des graminées, dès le retour du soleil… Un cercle vicieux dont le réchauffement est loin d’être étranger.
“En trente ans, on a déjà observé que les quantités de pollens de bouleau avaient augmenté de plus de 20 %“, souligne à WE DEMAIN Samuel Monnier, porte-parole du RNSA. Avec les températures qui se réchauffent à la surface du globe, certaines plantes ou arbres gagnent aussi de nouveaux territoires. “De plus en plus d’ambroisies, qui sont des plantes très allergisantes, se déplacent vers le nord, y compris en altitude”, précise-t-il.
Le constat est donc clair, le réchauffement climatique est entrain d’installer des saisons polliniques plus précoces et longues. Tandis que la pollution rend les pollens davantage agressifs.
“La pollution atmosphérique s’attaque en effet, non seulement aux voies respiratoires mais aussi aux pollens, qui, en réaction vont se multiplier. Comme ça a été le cas pour les graminées cette année “, confirme, Samuel Monnier du RNSA.
En France, environ 20 % des enfants à partir de 9 ans et 30 % des adultes sont aujourd’hui concernés par des allergies au pollen, selon le ministère de la Santé. Des chiffres, qui, au vue de la situation actuelle, vont sans aucun doute progresser à l’avenir. Un véritable enjeu de santé publique donc.
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