Aux États-Unis, New York met le cap sur l’objectif zéro déchet

Après San Francisco, qui s’est fixé l’objectif “zéro déchet” pour 2020 et où l’on recycle déjà près 100 % des détritus, c’est au tour de la plus grande ville des États-Unis de se lancer dans la course à la réduction de ses déchets.
 
Le maire de la grosse Pomme, Bill de Blasio, a profité de la journée de la Terre pour annoncer non seulement un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % à l’horizon 2050 (par rapport à 2005), mais aussi son engagement à réduire les déchets produits par New York de 90 % d’ici 2030. Et les recycler.

“L’idée d’une société basée sur l’augmentation constante des déchets jetés dans des trains ou des péniches et envoyés à d’autres endroits afin qu’ils soient enfouis dans le sol est proprement scandaleuse. C’est un système obsolète et nous ne voulons pas en faire partie”, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse.

Dans une métropole qui compte 8,5 millions d’habitants et produit aujourd’hui 3 millions de tonnes de déchets, ce pari, qui s’inscrit dans un programme décennal baptisé OneNYC, est ambitieux. Ce dernier consiste à réduire la production de ces déchets et à en traiter un maximum à même la ville, alors que ceux-ci sont encore majoritairement transférés vers des décharges excentrées.

CAPITALE DU TOUT JETABLE
 

Pour y parvenir, Bill de Blasio mise, entre autres, sur la mise en œuvre de nouveaux “flux de recyclage”, ainsi que sur l’élargissement du programme de compostage de la ville à tous les foyers à l’horizon 2018. En outre, le maire souhaite limiter la vente de produits non recyclables et non compostables, en promettant des aides fiscales aux entreprises qui respecteront les objectifs du plan zéro déchets.

Le chemin à parcourir est encore long. La ville de New York est tristement connue pour ses sacs poubelles qui s’entassent sur les trottoirs et leur contenu qui s’éparpille dans les rues. Certaines voix, à l’image de celle du quotidien britannique The Guardian, vont même jusqu’à la décrire comme “capitale du tout jetable”.  Et pour cause, la ville génère jusqu’à 50 000 tonnes de déchets domestiques et commerciaux par jour.

Pour l’heure, New York recycle seulement 15 % de ses déchets ménagers. Et seuls 25 % des 5,5 tonnes de déchets industriels générées chaque année seraient retraitées, selon un récent rapport du collectif Transform don’t trash NYC (“transforme au lieu de jeter, New York City”). Des résultats très éloignés de l’objectif de 40 % de déchets recyclés, que l’ancien maire Michael Bloomberg avait pourtant annoncé avoir atteint en 2011, dans le cadre du programme “PlaNYC”.

Enthousiasme en France

En attendant la mise en place des mesures de son successeur, en France, les acteurs du mouvement Zero Waste accueillent l’annonce avec enthousiasme et optimisme :

“Les exemples américains et européens démontrent qu’il est possible d’atteindre des niveaux de réduction de déchets et des taux de recyclage importants en moins de dix ans, même à l’échelle de grandes mégalopoles soumises à des contraintes scifiques”, a notamment déclaré Laura Chatel, chargée du programme Territoires Zero Waste, dans un communiqué de presse.

Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil

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