Partager la publication "Barbara Pompili : “L’urgence climatique n’est toujours pas suffisamment prise en compte par le gouvernement”"
Ancienne ministre de la transition écologique sous le gouvernement Jean Castex en 2020, Barbara Pompili est actuellement députée de la 2e circonscription de la somme. Restée très attachée aux questions d’écologie et d’urgence climatique, elle est intervenue lors de l’Université de la Terre, qui s’est tenue fin novembre dernier, sur la thématique “S’adapter à vivre sur une planète surchauffée”.
Selon elle, en la matière, “l’adaptation est le mot-clé, même s’il ne faut pas perdre de vue l’atténuation. La difficulté est que l’être humain a du mal à changer ses habitudes, à changer de point de vue.” À l’occasion de l’événement, dont WE DEMAIN était partenaire, elle a répondu à nos questions.
Je mets 8/10 aux Français. Je pense qu’une partie de la population ne veut pas entendre parler de ce problème. Elle est très minoritaire et ne veut pas s’en occuper. A l’inverse, l’immense majorité a conscience de la crise écologique et de la nécessité d’agir.
Je le note 6/10. Moi qui fais de l’écologie depuis vingt ans, j’observe une vraie évolution malgré le retard accusé en ce qui concerne l’action. Le gouvernement a pris des mesures, elles existent. En revanche, la notion d’urgence climatique, la nécessité d’agir très vite et très fort, elle n’est toujours pas suffisamment prise en compte.
La transition écologique ne peut fonctionner que si vous mettez tous les outils en place en même temps : les règles, les incitations financières (aider ceux qui font plus, aider ceux qui changent de pratiques), beaucoup d’information et de sensibilisation. De manière générale, on ne peut plus simplement se permettre de baisser les émissions de gaz à effet de serre, il faut aussi pouvoir s’adapter aux effets du changement climatique. Je ne vais pas être très originale parce que l’on sait déjà ce qu’il faut faire.
Au niveau local, régional, départemental, municipal, il y a une vraie nécessité de repenser les territoires à l’aune de ces enjeux, de planifier la transition. Que ce soit sur l’implantation des renouvelables, l’artificialisation des sols, la végétalisation des espaces urbains, la formation des élus et personnels des administrations à ces questions. Au niveau national, l’urgence, c’est : les politiques de sobriété énergétique, la rénovation thermique des bâtiments, la transformation des processus en entreprise et pour l’industrie, la décarbonation de tous nos usages énergétiques (ce qui veut dire aussi développer l’électrification et les énergies renouvelables). Bref, tout ce qui peut nous faire économiser de l’énergie.
Au niveau européen, c’est simple : il faut mettre en œuvre le Green Deal [pacte Vert pour l’Europe, ndlr], qui a été voté et qui est très ambitieux. Au niveau international, il faut renforcer la coopération avec les pays les plus en difficulté, notamment les gros émetteurs de gaz à effet de serre, en continuant ce qui a été fait avec l’Afrique du Sud (dépendante à 80 % du charbon) par le biais de contrats pour les aider à effectuer leur transition (le “Just Energy Transition”). En parallèle, travailler avec les pays peu émetteurs mais qui ont besoin d’aide pour ne pas le devenir, et assurer leur transition écologique dans de bonnes conditions.
“Au niveau européen, il faut mettre en œuvre le Green Deal, qui est très ambitieux.”
Barbara Pompili.
Je tâche d’agir à tous les niveaux, que tout le monde connaît : tri des déchets, utilisation au maximum des transports en commun, du vélo ou du scooter électrique, achat de téléphones reconditionnés pour moi et mes collaborateurs, baisse du chauffage de mon logement.
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