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Brune Poirson lance un label “plage zéro plastique”

Le 05/08/2019 par Sofia Colla
La charte sera composée de 15 engagements, autour de trois grandes thématiques : la prévention, la sensibilisation ainsi que le ramassage, le nettoyage, la collecte et le tri. (Crédit : Shutterstock)
La charte sera composée de 15 engagements, autour de trois grandes thématiques : la prévention, la sensibilisation ainsi que le ramassage, le nettoyage, la collecte et le tri. (Crédit : Shutterstock)

Mégots, vieux bouchons, bouts de plastique… Les mauvaises surprises sont fréquentes sur les plages françaises, aussi belles soient-elles. Chasser ces intrus du littoral français, tel est le défi lancé par Brune Poirson. La secrétaire d’État au ministère de la Transition écologique et solidaire a présenté lundi 5 août, à l’occasion d’une visite à la plage des Sablettes, à La Seyne-sur-Mer, dans le Var, une charte pour lutter contre les déchets plastique sur la plage. Un label devrait en découler d’ici quelques mois.
   

“Aujourd’hui, 80 % des déchets marins proviennent de la terre et 75 % d’entre eux sont des déchets plastique”, rappelle le ministère de la Transition écologique. “Sacs à usage unique, emballages, mégots sont les déchets les plus répandus dans nos océans”.

15 engagements zéro déchet

Plusieurs municipalités ont déjà mis en place des actions pour limiter la pollution de leurs plages, nous vous en parlions notamment dans cet article. Cette charte vise à identifier les territoires actifs grâce à un seul et même label. 
   

“L’objectif est de mettre en valeur les communes qui agissent déjà pour les regrouper sous une même charte identifiable. D’autres villes pourront suivre le mouvement”, explique Brune Poirson dans une interview au Parisien .

   
La charte sera composée de 15 engagements, autour de trois grandes thématiques : “la prévention”, “la sensibilisation” ainsi que “le ramassage, le nettoyage, la collecte et le tri”.
 

“Cela peut aller d’un système d’information clair des usagers pour leur indiquer les lieux où ils peuvent jeter leurs déchets sur la plage, à une mobilisation des restaurateurs pour qu’ils ne proposent plus d’ustensiles en plastique”, détaille-t-elle dans l’entretien.

 
Autres idées : installer des fontaines à eau pour inciter les plagistes à y remplir leur gourde plutôt que d’acheter des bouteilles en plastique, intégrer le zéro plastique dans le cahier des charges des événements du territoire, organiser des événements citoyens pour collecter les déchets, ou encore mieux former les agents de nettoyage.

 
Les municipalités bénéficieront du “palier 1” du label si elles ont adopté 5 des 15 engagements de la charte, du “palier 2” pour 10 engagements, et enfin, du dernier palier si elles ont mis en place les 15 actions proposées par le gouvernement.
 
Brune Poirson, qui est aussi la vice-présidente de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, a travaillé avec l’Association nationale des élus du littoral, ainsi que d’autre organisations comme l’Ademe ou Surfrider, pour établir cette charte, dont déjà une dizaine de villes souhaitent être signataires, comme par exemple Le Grau-du-Roi (30), Le Lavandou (83), Boulogne-sur-Mer (62) ou encore Pornic (44).

Zéro plastique d’ici 2025

Ce projet de charte intervient alors que le gouvernement, via son “plan biodiversité” adopté en 2018, s’est fixé comme objectif “zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025”. Un objectif ambitieux alors que la France a rejeté plus de 10 000 tonnes de plastique dans la mer Méditerranée rien qu’en 2016, l’une des mers les plus polluées au monde, selon un rapport du WWF.
 
Le gouvernement a aussi acté l’interdiction du plastique à usage unique dès le 1er janvier 2020.
 

   

“De plus, l’UE nous a fixé un cap : 90 % des bouteilles en plastique devront être collectées et recyclées en France d’ici 2029 alors qu’on se situe aujourd’hui plutôt autour de 55 %. Et je ne parle pas des plages l’été où les taux de recyclage tombent encore plus bas”, détaille Brune Poirson au “Parisien”.

   
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