Outre les phénomènes climatiques extrêmes qui nous touchent, une autre catastrophe se joue. Mais cette fois, elle prend place sous le niveau de la mer. 17 % des animaux marins pourrait disparaître d’ici 2100, si les émissions de CO2 continuent sur la trajectoire actuelle, selon le CNRS et une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Mais la flore n’est pas mieux lotie et souffre elle aussi.
Le réchauffement climatique de ces dernières décennies fait également monter les températures des océans. Cela provoque des dégâts considérables sur les fonds marins et leurs écosystèmes. Une fournaise sous la mer ? C’est ce qu’ont vécu les eaux de l’océan Atlantique au large du Royaume-Uni et de l’Irlande courant juin 2023. On y a enregistré des températures parfois 5 degrés plus élevées que la normale. C’est énorme. Et sans précédent.
“Les températures extrêmes et sans précédent montrent la puissance de la combinaison du réchauffement induit par l’homme et de la variabilité naturelle du climat comme El Niño”, a déclaré Daniela Schmidt, professeur des sciences de la Terre à l’université de Bristol (Angleterre) au Guardian.
Et d’ajouter : “Les vagues de chaleur marines se produisent généralement dans des mers plus chaudes comme la Méditerranée. De telles températures anormales dans cette partie de l’Atlantique Nord sont sans précédent. Elles sont liées à moins de poussière du Sahara mais aussi à la variabilité climatique de l’Atlantique Nord.”
Pour parler de canicule marine, les scientifiques ont définit des critères objectifs. On parle de canicule marine lors d’une période prolongée de chaleur extrême de l’eau. Cela peut aller de quelques jours à plusieurs mois. On parle de canicule marine quand les températures de surface sont bien au-dessus de la norme pendant au moins cinq jours. Par “plus élevées”, on entend des températures qui se situent dans les 10 % des températures les plus élevées jamais enregistrées sur les 30 dernières années.
Ce terme est apparu pour la première fois en 2011. Il a fait suite à un épisode de chaleur anormale de l’eau au large de la côte ouest de l’Australie. La canicule marine apparaît lorsqu’une chaleur intense de l’air réchauffe la surface de l’eau. Ou lorsque des courants marins chauds créent des zones d’eau chaude. Parfois, les deux phénomènes se rejoignent, avec souvent de très fortes hausses des températures sous-marines. C’est ce qui s’est passé au début de l’été dans l’Atlantique Nord.
Pour autant, s’agit-il d’un phénomène qui va croissant ? À en croire les statistiques climatologiques, oui. En effet, huit des dix vagues de chaleur océaniques les plus extrêmes ont eu lieu sur la dernière décennie. Et d’après les projections du GIEC, les vagues de chaleur marines pourraient augmenter en fréquence. Elles pourraient même être multipliées par 50 d’ici 2100.
Elles deviennent déjà “plus fréquentes, plus longues, et plus intenses”, selon Robert Schlegel. “Nous sommes enfermés dans une situation où, d’ici 2050, l’ensemble de l’océan mondial sera proche d’un état de canicule marine presque constant”, affirme le chercheur à l’Institut de la Mer de Villefranche (IMEV), interrogé par Le HuffPost.
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