Ce que les aliments ultra-transformés font à votre cerveau (ce n’est pas joli)

Les aliments ultra-transformés : un danger pour notre cerveau ? À en croire de nouvelles recherches, oui. De récentes études suggèrent des liens entre les aliments ultra-transformés (AUT) – comme les chips, de nombreuses céréales et la plupart des produits sous emballages des supermarchés – et les changements dans la façon dont nous apprenons, mémorisons et ressentons.

On savait déjà qu’une alimentation principalement sur la base d’aliments ultra-transformés est corrélée avec un impact environnemental fort et un risque accru de développer un diabète de type 2, un cancer ou encore une maladie cardiovasculaire. Mais on ne sait pas exactement comment se fait le lien entre les deux – entre nombre de calories, coexistence du gras et du sucre, comportements alimentaires liés à une forte sédentarité. Dernièrement, les scientifiques se sont aussi penchés sur les effets sur le cerveau. La santé mentale semble particulièrement dans le viseur.

Aliments ultra-transformés : gare aux comportements addictifs

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université du Michigan révèle les effets potentiellement néfastes des aliments ultra-transformés sur notre cerveau. Or, ils soulignent aussi que l’être humain a tendance à développer des comportements addictifs quant à ce type de nourriture. Selon Ashley Gearhardt, professeure de psychologie à l’Université du Michigan, ces aliments agiraient sur notre cerveau de manière similaire à des substances addictives comme la nicotine ou l’alcool.

“Bien souvent, les gens sont motivés à consommer de manière excessive des aliments ultra-transformés, non pas parce qu’ils ont besoin de calories, mais parce qu’ils cherchent à changer d’humeur, à prendre du plaisir, à se sentir moins stressés ou à lutter contre l’ennui”, explique-t-elle. Sauf que les pics glycémiques rapides causés par ces aliments peuvent perturber l’équilibre émotionnel et contribuer à l’instabilité de l’humeur.

Objectif plaisir immédiat… avec des conséquences sur la santé mentale

Les AUT stimulent aussi fortement le système de récompense cérébral, impliqué dans le plaisir, la motivation et l’apprentissage. Cette découverte a conduit certains scientifiques à proposer une nouvelle condition de santé mentale : le “trouble de l’utilisation d’aliments ultra-transformés”. Les régimes riches en ces produits pourraient augmenter les risques de problèmes de santé mentale et de sommeil.

Une étude menée sur plus de 14 000 adultes espagnols a montré que ceux qui consommaient le plus d’AUT avaient un risque 33 % plus élevé de développer une dépression par rapport à ceux qui en consommaient le moins. Les cycles de sommeil sont semble-t-il aussi moins réguliers qu’avec une consommation plus traditionnelle basée sur des aliments bruts. La présence de davantage de caféine pourrait en être en partie la cause. Ils sont aussi pauvres en fibres et riches en sucres. Cela peut provoquer des fluctuations rapides de la glycémie pendant la nuit, ce qui peut entraîner des réveils nocturnes et un sommeil agité

Un dysfonctionnement neuronal comme conséquence

Les aliments ultra-transformés sont fortement soupçonnés de provoquer un dysfonctionnement neuronal. Par là, on entend une impulsivité et une dérégulation des émotions liés à la récompense, ainsi qu’une moins bonne santé physique et mentale. Et, d’une manière générale, une moindre qualité de vie. Mais de nombreuses questions restent encore en suspens. Et les scientifiques ont déjà pointé du doigt le fait que tous les aliments ultra-transformés ne sont pas égaux dans leurs impacts négatifs. Certains pourraient même être neutres, voire avoir des conséquences positives sur nos comportements.

Quoi qu’il en soit, cette réflexion soulève des questions importantes sur notre alimentation moderne et ses effets potentiels sur notre santé mentale et physique. Elle invite à une réflexion plus large sur nos habitudes alimentaires et sur la nécessité de privilégier une alimentation moins transformée. Une alimentation qui serait principalement basée sur des produits bruts (fruits, légumes, féculents), locaux, de saison et avec le moins de pesticides possibles. Un nouveau mode de consommation qui aurait aussi des effets bénéfiques sur notre agriculture.

Quels sont les signes d’une dépendance aux aliments ultra-transformés ?

1. Des fringales intenses : c’est le symptôme le plus fréquemment rapporté, en particulier chez les personnes âgées.
2. Un moindre contrôle sur la consommation : difficulté à limiter la quantité consommée ou à arrêter d’en manger.
3. Une consommation continue malgré les conséquences négatives : poursuite de la consommation malgré la connaissance des effets néfastes sur la santé.
4. Une perte de contrôle : besoin de consommer des quantités de plus en plus importantes pour obtenir le même effet de satisfaction.
5. Des symptômes de sevrage : irritabilité, anxiété ou autres symptômes désagréables lorsqu’on arrête ou réduit la consommation.
6. Un impact sur les activités quotidiennes : réduction des activités sociales, professionnelles ou récréatives à cause de la consommation.

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