Partager la publication "Climat : la grève des jeunes s’étend à toute l’Europe"
“Les adultes répètent sans cesse qu’ils ont une dette envers les jeunes, qu’il faut leur donner de l’espoir. Mais je ne veux pas de votre espoir. (…) Je veux que vous paniquiez. (…) Et je veux que vous agissiez.” À seulement 15 ans, la militante suédoise Greta Thunberg a ouvert la voie.
Son discours adressé aux chefs d’État et grands patrons du Forum de Davos en décembre 2018 a frappé les esprits, semant les graines de la contestation chez les jeunes du monde entier. En particulier en Belgique, où les jeunes participent depuis janvier à des grèves scolaires pour le climat.
L’acte est symbolique : dès la fin du mois d’août, au terme d’un été européen particulièrement chaud, Greta fut la première à manquer l’école tous les vendredis pour se poster devant le Parlement suédois avec sa pancarte “Skolstrejk för Klimatet” (“grève scolaire pour le climat”).
Tous les jeudis, ils sont des dizaines de milliers à suivre son exemple travers le pays, en réclamant du gouvernement une politique environnementale plus ambitieuse. Malgré le froid, les marches organisées par le collectif Youth For Climate rassemblent toujours plus de participants : la première grève du 10 janvier a rassemblé 3 000 jeunes, contre 12 500 le jeudi suivant, et 35 000 le 24 janvier dernier.
“Faire grève montre l’urgence du problème, c’est notre cri de désespoir”, appuie Harold Fitch Boribon, membre du collectif wallon “Génération Climat”. “Ma mère m’a dit qu’elle avait été émue aux larmes de voir des milliers d’étudiants se réunir à Bruxelles pour porter un combat qu’eux n’avaient pas su mener.”
“Les acteurs politiques que l’on rencontre nous prennent souvent de haut”
La conversation de groupe se transforme peu à peu en mouvement plus organisé, avec sa propre page Faceboo
k. Au-delà d’incarner le pendant francophone du groupe flamand “Youth For Climate”, fondé par Anuna De Wever et Kyra Gantois, Génération Climat veut porter ses propres revendications et se distingue par un discours plus radical.“Il est temps d’entamer la décroissance : la réduction de la production matérielle est une nécessité absolue, et doit se combiner à une réduction drastique des inégalités et une meilleure redistribution des richesses“, peut-on ainsi lire dans leur manifeste, accessible en ligne.
“Les belles paroles et les promesses ne suffisent plus, il faut un changement d’ampleur, poursuit Harold Fitch Boribon, c’est trop tard pour les petits pas.” Ce changement, il ne l’attend pas des acteurs politiques traditionnels ou des institutions européennes, trop lents à mesurer l’ampleur du problème. Harold se souvient encore d’une entrevue entre l’équipe de Génération Climat et Marie-Christine Marghem, ministre fédérale de l’Énergie, de l’Environnement et du Développement durable.
“Elle ne nous écoutait pas. Les acteurs politiques que l’on rencontre nous prennent souvent de haut. Beaucoup nous reprochent aussi d’avoir des iPhones, d’aller au McDo. C’est un dialogue de sourds.” S’ils se sentent légitimes à porter la lutte, les étudiants peinent encore à s’imposer comme des interlocuteurs crédibles.
Grève hebdomadaire jusqu’aux élections
L’exemple belge fait tache d’huile. Plusieurs milliers d’élèves ont ainsi séché les cours le jeudi 7 février pour venir manifester à La Haye, lors de la première marche pour le climat de ce genre aux Pays-Bas.
En France, des étudiants du campus de Jussieu à Paris ont voté vendredi 8 février le lancement d’un mouvement national de grèves scolaires. Contrairement à nos voisins qui manifestent tous les jeudis, les militants français ont choisi le vendredi pour mener des actions de désobéissance civile. La mobilisation du “vendredi vert” (à ne pas confondre avec le lundi vert qui prône la consommation de repas végétariens un jour par semaine) commencera à partir du 15 février. Une première étape avant le rendez-vous symbolique du 15 mars, auquel devraient participer plusieurs dizaines de villes dans le monde…
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