Partager la publication "Climat : le GIEC prévoit un avenir sombre en Europe"
L’Europe ne fait pas exception dans le bouleversement climatique en cours. Des impacts avérés sont désormais constatés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son dernier rapport, très alarmiste.
Aussi bien en ce qui concerne la température moyenne de l’air, l’affaiblissement de rivières, le dégel du pergélisol, la durée des saisons neigeuses ou encore la hausse du niveau de la mer… Et ce climat ne va pas s’améliorer.
Selon le GIEC, les températures vont continuer à augmenter “dans toutes les régions européennes”, à un rythme dépassant la moyenne mondiale. La fréquence et l’intensité des extrêmes chauds, y compris les vagues de chaleur marine, devraient continuer à progresser. Tandis que “la fréquence des périodes de froid et des jours de gel diminuera”.
Tout comme reculeront les glaces, la neige, le pergélisol. “Il est probable que les périodes de froid disparaissent pratiquement, vers la fin du siècle“, pronostique le rapport. Qui envisage aussi la disparition de “la majeure partie du périglaciaire de l’Europe du Nord”.
En Europe du Nord, une augmentation des précipitations est prévue en hiver et une diminution en été dans les régions méditerranéennes, et plus au nord. Avec donc une augmentation générale des sécheresses.
Le nombre de jours dans l’année où “la température quotidienne maximale va dépasser 35 °C, seuil critique typique pour la productivité des cultures”, va augmenter d’ici à 2050. En particulier en Europe centrale et dans les régions méditerranéennes. “Le stress thermique dû à la température et à l’humidité élevées, affectant la morbidité, la mortalité et la capacité de travail, devrait augmenter dans tous les scénarios d’émissions”, complète le rapport.
Dans le scénario le plus pessimiste du GIEC, pouvant aboutir à un réchauffement planétaire de 5,7 °C à horizon 2100, il est envisagé que “le seuil de chaleur dangereuse“ (températures supérieures à 41 °C), donc mortelle, soit plus souvent dépassé dans les régions méditerranéennes. Mais également en Europe de l’Ouest comme en Europe de l’Est.
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De son côté, le niveau moyen de la mer “augmentera dans toutes les zones européennes” jusqu’à 2100 et encore après. “À un rythme proche ou supérieur à la moyenne mondiale”, à l’exception de la mer Baltique. En effet, le continent a ici tendance à se rehausser sous l’effet de sa perte de masse de glace.
Outre l’érosion des côtes, le GIEC annonce également que les “événements extrêmes du niveau de la mer”. C’est-à-dire par exemple les raz-de-marée consécutifs à des coefficients de marée élevés conjugués à de puissants vents, “deviendront plus fréquents et plus intenses, conduisant à davantage d’inondations côtières”.
À + 1,5 °C de réchauffement planétaire, “les précipitations extrêmes et les inondations pluviales devraient augmenter dans toutes les régions”. Sauf peut-être en Méditerranée, assure encore le GIEC. Et à + 2 °C, elles augmenteront encore plus.
Avec un climat à + 2 °C, des phénomènes plus violents encore sont attendus. En Europe du Nord, du centre et de l’Ouest, il est prévu une augmentation “de la fréquence et de l’amplitude des vents forts et des tempêtes“.
Le GIEC s’attend également à un asséchement en Europe du Nord (réduction des inondations fluviales, augmentation des sécheresses). Ou encore à une augmentation des incendies en Europe de l’Est et en Méditerranée, appelée à devenir aride.
Pour le GIEC, l’Europe sera également de plus en plus sujette à des “événements composés”. C’est-à-dire à des phénomènes où se combinent les facteurs d’impact climatique. Ainsi, la fréquence et la durée d’événements extrêmes associant froid et humidité devraient augmenter en France, en Allemagne et en Russie. Même si les extrêmes chauds et secs progresseront de manière plus générale.
Enfin, les scientifiques prévoient une augmentation de la probabilité de catastrophes côtières le long des littoraux de l’Europe du Nord. Notamment en France, au Royaume-Uni, en mer du Nord, en mer Noire… Il peut par exemple s’agir de submersions marines se conjuguant avec des tempêtes et des précipitations torrentielles provoquant des inondations ou des crues…
En effet, les “niveaux d’eau totaux extrêmes” de la mer (niveaux prenant en compte tous les facteurs possibles et atteints normalement une fois par siècle) doivent eux aussi progresser en ampleur et en fréquence. Cette augmentation grimpe jusqu’à près de 2 mètres dans les scénarios les plus pessimistes. Pour les côtes d’Europe de l’Ouest, le GIEC estime que ce niveau centennal de la mer est jusqu’alors compris entre + 2,5 m et + 5 m.
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