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Par effet domino, le réchauffement pourrait toucher 40 % de la population

Un petit changement qui en entraîne un autre, puis un autre… C’est le principe de l’effet domino. Un concept qui s’applique au réchauffement climatique. Les dérèglements, corrélés les uns aux autres, peuvent impacter tous les écosystèmes de la planète, parfois de manière irréversible.

Selon une étude, publiée le 3 juin 2021 dans la revue scientifique Earth System Dynamics, une forte corrélation existerait entre les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental, la forêt amazonienne, et la circulation océanique de l’Atlantique. Si l’un de ces éléments est bouleversé, un effet domino important pourrait avoir lieu. 

S’il y a une fonte substantielle de la calotte du Groenland, libérant de l’eau douce dans l’océan, cela peut ralentir la circulation atlantique entraînée par les différences de température et de salinité et qui transporte de grandes quantités de chaleur des tropiques vers les latitudes moyennes et polaires”, détaille Nico Wunderling, l’un des auteurs de l’étude.

Qui poursuit : “Cela entraînerait à son tour un réchauffement de l’océan Austral. Et, par conséquent, pourrait à terme déstabiliser des parties de la calotte glaciaire de l’Antarctique. Ce qui contribuerait à l’élévation du niveau de la mer. La montée des eaux aux abords des calottes pouvant contribuer à les déstabiliser davantage.”

Un effet domino dans un tiers des scénarios

Ces scientifiques ont élaboré plus de 3 millions de scénarios possibles. Un tiers d’entre eux montrent que ce type d’effet domino pourrait intervenir même si le réchauffement climatique est limité à 2 °C. Seuil le plus haut fixé par l’accord de Paris. 

Dans un des pires scénarios, l’eau froide de la fonte des glaces déclencherait un ralentissement du courant de l’Atlantique. Ce qui entraînerait une baisse importante des pluies dans la forêt amazonienne, puits de carbone de la planète. Celle-ci pourrait alors se transformer en savane. 

La fonte de la calotte glaciaire du Groenland pourrait aussi avoir comme effet domino d’élever fortement le niveau de la mer de plusieurs mètres. Et devenir ainsi une menace pour les villes côtières comme New York, Mumbai, Hambourg ou Shanghai. Un point de rupture qui impacterait 40 % de la population mondiale. En effet, en 2017, 2,4 milliards de personnes vivaient dans des régions côtières selon les Nations unies.

“Nous fournissons une analyse des risques, pas une prédiction. Mais nos résultats suscitent toujours des inquiétudes”, souligne Ricarda Winkelmann, coauteur de l’étude, dans un communiqué.

“[Le risque] monte sensiblement entre 1 et 3 °C. Si les émissions de gaz à effet de serre et le changement climatique qui en résulte ne peuvent être stoppés, le niveau supérieur de cette fourchette de réchauffement serait très probablement franchi d’ici la fin de ce siècle. Avec des températures encore plus élevées, il faut s’attendre à davantage de cascades de basculement. Avec des effets dévastateurs à long terme”, ajoute le scientifique Jonathan Donges. 

À lire aussi : COP26 : comment mesure-t-on le réchauffement climatique ?

D’où l’importance, lors de la COP26, de mettre au point des plans climatiques respectant au minimum les objectifs fixés par l’accord de Paris afin de limiter cet effet domino.

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