Partager la publication "D’Azincourt à Trump : l’heure de rallumer les Lumières"
Arrivé en tête dans 93 % des communes françaises aux élections européennes, Jordan Bardella, maréchal RN rêvant d’un Austerlitz législatif, s’est embourbé comme la chevalerie française à Azincourt, le 25 octobre 1415. Bien que supérieure en nombre face aux archers anglais, elle y perdit la bataille, ses princes de sang et, plus tard, son royaume. Le traité de Troyes en mai 1420 offrira à Henri V, roi d’Angleterre, le trône de France, mais il lui faudra attendre la mort de Charles VI dont il épousera la fille Catherine de Valois, pour unir dans un même royaume les deux pays. Bel exemple de coalition et de compromis bien d’actualité pour qui sait espérer.
Même désavoué aux urnes par deux Français sur trois, un parti illibéral, antieuropéen, nationaliste et rétréci, est devenu la première force politique du pays. Il est l’ami de Poutine, Orban, des néonazis allemands de l’AFD ou autres dictateurs ou “démocrateurs”, Trump en tête. (Un post-it pour Mélenchon et ses amis Chavez, Maduro, Poutine et du Hamas). Trump qui fait planer sur l’élection du 5 novembre prochain la menace d’une démocratie sans retour.
Trump dans les pas de Poutine et Xi Jinping
Le multicondamné de justice déclarait à Palm Beach Floride, le 26 juillet dernier : “Sortez de chez vous et allez voter juste cette fois. Vous n’aurez plus à le faire si je gagne… Vous n’aurez plus à voter, mes beaux Chrétiens…” Nul besoin ensuite de renvoyer ses troupes à l’assaut du Capitole. Peut-être songe-t-il à Poutine “réélu” depuis vingt-quatre ans et au pouvoir jusqu’en 2030, ou à Xi Jinping qui exerce un pouvoir absolu depuis 2018, modifiant la constitution au bénéfice d’un renouvellement de mandat illimité.
Devant une telle agression de négationnisme démocratique, face au doute du pays, nous vous proposons, “pour changer d’époque”, un voyage revigorant aux sources de la démocratie, quand la France invente cette disruption historique, le siècle des Lumières, qui allait appeler la Révolution française. Après plus d’un millénaire d’obscurantisme et de pouvoir de droit divin, Dieu et le Roi prenaient la lente direction du placard. Descartes dit “je pense donc je suis” ; avec Newton, Dieu n’explique plus l’univers ; les Encyclopédistes rassemblent, en une oeuvre accessible à tous, le savoir du monde ; l’esclavage est aboli. Dans les salons littéraires se diffuse un parfum enivrant qui donnera naissance à l’universalisme républicain, synonyme de droit, de liberté individuelle, de laïcité, de valeurs communes à tous les hommes. La démocratie en sorte.
Le temps de rallumer les Lumières n’est-il pas revenu ? N’est-il pas là le symbole né de cette flamme olympique ovationnée, chaque soir, dans le ciel de Paris ?
PS : Dans l’euphorie de ces Jeux magnifiques, la Grèce, cet été encore, s’est illustrée au palmarès des médailles d’or de la désolation climatique. Symbole parmi les symboles, la ville de Marathon, cernée par les flammes, a été en partie évacuée.
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