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Des êtres humains toujours plus éloignés de la nature, selon le CNRS

En moyenne, selon le CNRS, l’être humain est éloigné de 9,7 km d’une zone naturelle. En France, cette distance est même de 16 km en moyenne. Or, plus on est proche de la nature, plus on est heureux…

Le 24/12/2022 par Florence Santrot
arbres en ville

Comment avoir envie de préserver l’environnement si on en est trop éloigné ? L’université de Leipzig et le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) ont fait la synthèse de pas moins de 18 études. Objectif : évaluer l’évolution de la distance entre les êtres humains et la nature. Cette méta-analyse, publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment est sans appel. Elle constate une distanciation grandissante entre nos lieux de vie et les espaces naturels. En moyenne, les humains vivent à 9,7 km d’une zone naturelle. Soit une distance 7 % plus importante qu’en l’an 2000.

“C’est en Europe et dans l’Est de l’Asie que cette distance est la plus élevée avec par exemple 22 km en Allemagne et 16 km en France”, indique le CNRS. Mais la tendance est similaire dans à peu près tous les pays du monde. “La destruction de zones naturelles combinée à une forte augmentation de la population urbaine mène à une distanciation grandissante entre humains et nature, notamment en Asie, Afrique et Amérique du Sud”, regrette l’équipe franco-allemande qui a compilé les données. L’étalement urbain est en cause pour expliquer cette tendance.

Il est possible de compenser cet éloignement de la nature

D’après les chercheurs, cet éloignement pourrait être compensé par la présence d’espaces semi-naturels en ville. Problème : la couverture forestière des villes est en baisse régulière depuis l’année 2000. Un recul particulièrement net en Afrique centrale et Asie du Sud-Est. En effet, les espaces verts intra-urbains sont en nette diminution depuis 22 ans.

Cette baisse d’interaction a des conséquences indirectes sur notre perception de la nature. Comme une tendance à moins se promener dans les parcs, une présence moindre de cette thématique dans les livres, les paroles de chanson ou encore dans les dessins animés pour enfants. Par exemple, les créations de Walt Disney sont de moins en moins imprégnées d’imaginaires naturels. La jeunesse sait aussi de moins en moins discerner les espèces de plantes tout comme les animaux de notre entourage.

Selon le CNRS, plus on est proche de la nature, plus on est heureux

“Pour affronter les enjeux écologiques du XXIème siècle et les transformations sociales nécessaires, il est important de conserver une bonne connexion à la nature. Cet enjeu est d’ailleurs au programme de la COP15 [visant] à permettre aux populations humaines de ‘vivre en harmonie avec la nature’ d’ici 2050″, note le CNRS.

Cela est d’autant plus important qu’une autre synthèse compilant 200 études, menée par l’INEE (Institut Écologie et Environnement du CNRS) et publiée en 2021, a démontré le rapport entre le bonheur et la proximité avec la nature. Le sentiment d’appartenance à la nature améliore la préservation de la nature par les citoyens, ainsi que leur bien-être. Les conclusions de cette méta-analyse précisent que les personnes avec une forte connexion à la nature sont plus heureuses. Elles sont aussi en meilleure santé et plus enclines à protéger la biodiversité ou lutter contre le changement climatique.

Il importe donc de végétaliser au maximum les zones urbaines (arbres dans les rues, végétaux dans les cours d’école, etc.) car l’artificialisation de notre environnement n’est bon, ni pour notre bien-être, ni pour un environnement durable.

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