Partager la publication "Élections législatives : quelle place pour la société civile ?"
La société civile selon Macron
Parue le 17 mai, la liste définitive des candidats LREM aux élections législatives inclut 52 % de candidats (soit 197) n’ayant jamais exercé de mandat électif. La volonté d’Emmanuel Macron est d’investir des citoyens vierges de toute expérience politique mais experts dans leur domaine respectif, à l’image du mathématicien Cédric Villani ou du juge Eric Halphen.
Le président cherche ainsi à exaucer sa promesse d’injecter du sang neuf. Si l’on s’en tient à la définition large que ce dernier propose pour la société civile… Car les candidats LREM étiquetés “d’origine citoyenne” restent loin de représenter la société civile dans son ensemble, analyse Mediapart.
S’ils sont majoritairement jeunes et en effet vierges de toute expérience politique, les candidats LREM “issus de la société civile” demeurent une représentation élitiste de cette dernière : chefs d’entreprise, PDG, créateurs de start-up et patrons de TPE/PME en tête. En revanche, les ouvriers et les employés, qui représentent 50 % de la population active, sont quasiment-absents de la liste LREM.
“Un monde de gens qui vont plutôt bien, voire très bien, à l’image du noyau des électeurs d’Emmanuel Macron”, résume Médiapart.
Gautier Pirotte, professeur à l’université de Liège, en Belgique, auteur de La notion de société civile (éditions La Découverte, 2008), précise dans Libération que, même si ces acteurs ne sont pas issus de la classe politique traditionnelle, “Ils risquent de reproduire les mêmes comportements qui étaient reprochés aux membres du sérail politique, car ils sont issus des mêmes écoles et des mêmes milieux sociaux.”
La France Insoumise, une vision plus large de la société civile
Parmi les 560 candidats investis, on trouve des personnalités telles que Juan Branco, conseiller juridique de Wikileaks, Leïla Chaibi, cofondatrice du collectif Jeudi Noir, le journaliste François Ruffin, réalisateur du documentaire Merci Patron, l’humoriste Gérald Dahan ou encore la championne du monde de kick-boxing, Sarah Soilihi.
Sur le site de la France Insoumise, on peut voir qu’une centaine d’entres eux sont issus du secteur éducatif, 103 font parti d’un syndicat et plus de 150 sont engagés dans une association. A noter également que 15 candidats sont ouvriers, 15 sont des travailleurs sociaux et une dizaine sont des agriculteurs. Le reste du contingent est constitué par des candidats du secteur privé, par les professions intermédiaires et par quelques étudiants.
Cependant, même si on retrouve quelques candidats issus du monde ouvrier et agricole dans les rangs des insoumis, la proportion reste assez faible et reste très proche du pourcentage du nombre de candidats ouvriers sur le nombre de candidats total (1,75 % selon Le Monde.)
Ma Voix : la démocratie directe à l’essai
“Par exemple, si 20 % des Français votent pour un projet de loi et 80 % contre alors que nous avons cinq députés élus, l’un d’entre eux devra voter pour et les quatre autres contre”, explique une jeune femme au Figaro, à l’occasion d’une présentation du mouvement à Paris.
Le but de Ma Voix est ainsi de faire entrer “les citoyens et les citoyennes” à l’assemblée Nationale, de la “hacker”, pour reprendre les mots du mouvement.
Ce principe a déjà été expérimenté en mai 2016, lors d’une élection législative partielle à Strasbourg. Le candidat Ma Voix était alors arrivé en septième position sur quatorze candidats avec 4,25 % des suffrages.
Le mouvement présente 86 candidats aux législatives de juin, dans une quarantaine de circonscriptions. Ces derniers, dont la liste est disponible en ligne, ont été tirés au sort parmi 500 volontaires. En amont de ce tirage au sort, des débats ouverts ont eu lieu au sein de la plateforme afin de définir la stratégie du mouvement.
Le parti pirate met le cap sur les législatives
“Chez les pirates, il n’y a pas de chef, chacun peut apporter quelque chose, sur le modèle associatif.” déclarait Thomas Watanabe-Vermorel, porte parole du parti Pirate dans CNews Matin .
En 2012, cent-un candidats du parti pirate s’étaient présentés dans vingt-cinq circonscriptions en France, obtenant alors plus de 1% des suffrages. Pour les législatives à venir, l’objectif des Pirates est d’atteindre la barre des soixante-quinze candidats : ils en comptent pour le moment une dizaine et enregistrent cent-trente candidatures déclarées.
Les outsiders