Partager la publication "En 2050, Paris pourrait connaître le même climat que Séville"
Près de 70 % de la population mondiale devrait vivre en ville d’ici à 2050. Les zones urbaines sont donc en première ligne face au réchauffement climatique, à la fois responsables et victimes des émissions mondiales. Aussi, leur avenir devrait occuper une place importante dans les débats de la prochaine conférence climat de l’ONU, la COP26, prévue à Glasgow en novembre.
Déjà aujourd’hui, les villes sont en effet responsables de près de 70 % des émissions globales de gaz à effet de serre. De plus, celles-ci consomment les deux tiers de l’énergie mondiale.
Or la plupart des villes sont loin d’être adaptées aux changements climatiques qui devraient encore s’intensifier dans le futur, selon le dernier rapport du GIEC. Qu’en est-il pour la capitale française ?
Selon une étude réalisée pour la Mairie de Paris par le cabinet de conseil danois Ramboll et rendue publique mercredi 22 septembre, la ville serait extrêmement menacée par les changements climatiques dans les années à venir. Inondations, canicules ou encore sécheresses… Voilà ce qui l’attend.
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“Le cap symbolique des 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle est désormais franchi à l’échelle du territoire parisien”, alerte l’étude, dévoilée par le journal Le Monde.
L’étude, reposant sur les données du Giec et de Météo France, montre que les vagues de chaleur devraient se multiplier. “À terme, le climat de Paris pourrait s’apparenter à celui de Séville”, avertit Dan Lert, adjoint à la Mairie de Paris en charge de la transition écologique, au média Le Parisien.
En effet, la capitale de l’Hexagone pourrait connaître 22 jours où le thermomètre dépasse les 30 °C en 2050. Contre une moyenne de 14 jours par an aujourd’hui. Ces vagues de chaleur pourraient constituer un “risque sanitaire majeur”, soulignent les auteurs. La canicule de 2003 avait par exemple provoqué une surmortalité estimée à 1 000 décès, uniquement à Paris.
“L’étude de Ramboll prouve d’ores et déjà l’urgence de passer de la ville d’Haussmann à celle du XXIe siècle, avec moins de béton et plus de vert”, commente Célia Blauel, l’adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la prospective et de la résilience, au Monde.
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Les inondations devraient elles aussi augmenter et poser de réels problèmes pour la ville, largement souterraine. La Mairie précise que 14 arrondissements sur 20 sont potentiellement concernés par une inondation ou une crue.
Une inondation similaire à la crue de 1910 serait une “catastrophe” pour la capitale. Avec plus de 450 000 logements et 100 000 établissements inondés. Plus de la moitié du métro serait également fermé, tout comme la majorité des ponts permettant de relier les deux rives de la ville.
Ces canicules et inondations constitueraient de réelles menaces pour le système électrique de la ville, plutôt fragile. Pendant la canicule de 2020, environ 237 000 Franciliens avaient ainsi subi des coupures de courant.
Le rapport évoque également l’impact des changements climatiques sur la biodiversité à Paris. Selon l’agence régionale de la biodiversité, l’Ile-de-France a perdu un quart de ses oiseaux en quinze ans. Le nombre de moineaux a même diminué de 73 % !
Les auteurs de l’étude estiment que le déclin de la biodiversité “ne devrait pas être enrayé à l’horizon 2050, ni en fin de siècle”.
Les conséquences de cette chute de la biodiversité sont difficilement prévisibles. Mais l’étude évoque une possible augmentation des maladies chroniques, ou encore des maladies infectieuses et des épidémies associées.
La ville de Paris n’est qu’un exemple des conséquences du réchauffement climatique. Mais celui-ci illustre les menaces auxquelles les villes vont devoir faire face. D’où l’importance de mettre en place des stratégies pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dans les zones urbaines lors de la COP26.
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