Partager la publication "Éolien : la preuve de l’efficacité par les chiffres"
La tempête qui a sévi sur le nord de l’Europe au mois de février 2022 a donné lieu à des records de production d’électricité éolienne. Le 16 février les éoliennes – y compris celles du Royaume-Uni – ont fourni une puissance moyenne 116 GW. Soit une puissance équivalente à celle de 116 réacteurs nucléaires. Cela représente une production journalière proche de 2,8 milliards de kWh.
Du 14 au 20 février dernier, l’éolien à fourni plus de 50 % de l’électricité allemande, certains jours plus des deux-tiers. Dimanche 20 février, cela a représenté près de 80 %, reléguant le charbon et le gaz à la portion congrue. L’Allemagne s’est même payé le luxe d’exporter vers ses pays voisins, au moment de la pointe de la mi-journée, la production équivalente à celle d’une dizaine de réacteurs nucléaires.
Au Danemark, plus de 100 % de l’électricité ont été régulièrement fournis par les éoliennes, en Irlande 75 %. L’éolien a produit régulièrement plus de 20 % de la production totale européenne. Avec des pics à 28,6 % le 16 février et 29,2 % le dimanche 20 février.
Évidemment, la météorologie a été particulièrement favorable cette semaine là. Mais les tempêtes ne sont pas forcément favorables aux éoliennes, car des vents trop forts obligent à les mettre en berne. En 2020, l’Allemagne avait dépassé pour la première fois 50 % d’électricité renouvelable dont 27 % pour l’éolien seul. Insignifiante au début des années 2000, la puissance éolienne installée en Allemagne (très majoritairement à terre) est de l’ordre de la puissance de 64 réacteurs nucléaires. Et la puissance installée solaire de l’ordre de celle de 60 réacteurs nucléaires.
Pour un Français, nourri d’un dénigrement systématique de la transition énergétique allemande, il est difficile d’imaginer que certains jours l’Allemagne toute entière fonctionne à l’électricité renouvelable. Ou qu’en plein été, les panneaux solaires allemands peuvent délivrer la puissance de plusieurs dizaines de réacteurs nucléaires.
Et l’accroissement de l’éolien en mer, avec des facteurs de charge meilleurs, augurent de perspectives fabuleuses. Le 21 février, le facteur de charge des éoliennes terrestres françaises était de 54 %, quand celui des éoliennes en mer de la Mer du Nord, dépassait les 150 %. Avec une charge moyenne de 6 GW (la puissance nécessaire pour répondre aux besoins du pays), le Danemark a exporté plus de 2GW pendant la moitié de la journée.
Et plus les énergies renouvelables fournissent d’électricité, plus les prix d’échange sur la bourse de l’électricité baissent. Dans un contexte de prix très élevés, les prix d’échange en Allemagne sont parfois descendus cette dernière semaine jusqu’à zéro centime. Pour une livraison le lundi 21 février il fallait, la veille, payer 15,3 centimes le kWh pour s’approvisionner sur le marché français, contre 7,5 centimes en Allemagne (source Epexspot).
Notre voisin, pourtant bien moins favorisé par sa géographie que la France (trois fois moins de côtes, des territoires bien moins ensoleillés, une zone maritime métropolitaine exclusive sept fois plus petite, une densité de population deux fois plus élevée), a l’objectif de 80 % d’électricité renouvelable en 2030. Le Danemark est sur la bonne voie pour atteindre 100 % cette même année. L’Écosse a pratiquement déjà atteint les 100 %.
Les chiffres sont issus de Wind Europe, Fraunhoher, et EPEX. Ils ont été arrondis pour faciliter la lecture.
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