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Et maintenant des microplastiques… retrouvés dans le cerveau

Cette découverte n’a rien de rassurante. L’omniprésence des plastiques dans notre environnement et leurs effets potentiels sur la santé humaine se confirme avec la découverte de leur présence dans notre cerveau.

Le 22/08/2024 par Florence Santrot
microplastiques
Zoom sur des particules de plastique qui ne peuvent pas être recyclées. Crédit : Svetlozar Hristov / iStock.
Zoom sur des particules de plastique qui ne peuvent pas être recyclées. Crédit : Svetlozar Hristov / iStock.

On savait que l’on pouvait trouver des microplastiques (moins de 5 mm de diamètre) dans le foie, les reins, les poumons, les organes reproductifs, le placenta, les articulations des genoux et des coudes, le sang et même dans la moelle osseuse. Voilà maintenant qu’une étude met en lumière la présence de microplastiques dans le cerveau. Une découverte que l’on doit aux chercheurs turcs Sedat Gündoğdu, spécialiste de biologie marine et de microplastiques à l’université de Çukurova, et Emrah Celtikci, du département de neurochirurgie de la faculté de médecine de l’université Gazi de Turquie.

« Les microparticules de plastiques, comme celles qui se détachent des bouteilles de plastique que nous buvons, sont tellement petites – micros ou nanos – qu’elles peuvent pénétrer dans n’importe quelles parties du corps humain », a expliqué Emrah Celtikci dans un documentaire canadien présenté au festival SXSW et relayé par le New York Times.

Une découverte préoccupante

Sur 15 échantillons examinés, les chercheurs turcs ont identifié six particules de plastique dans les tissus de deux patients atteints de tumeurs cérébrales. Cette découverte, bien que inquiétante, n’a pas surpris le Dr Sedat Gündoğdu, qui étudie la pollution par les microplastiques depuis 2016 et la considérait comme inévitable compte tenu de l’accumulation croissante de preuves sur la présence de microplastiques dans le corps humain.

Bien que le mécanisme exact par lequel ces fragments atteignent le cerveau reste incertain, il suggère qu’ils pourraient y parvenir via les vaisseaux sanguins alimentant les tumeurs. Cette hypothèse s’appuie sur des études antérieures ayant déjà documenté la présence de microplastiques dans le sang humain. Cette découverte s’inscrit dans un contexte plus large de préoccupations croissantes concernant l’omniprésence des microplastiques dans notre environnement. Avec cette nouvelle découverte, l’étendue de la contamination semble sans limite.

Des implications pour la santé encore mal comprises

Les effets potentiels des microplastiques sur la santé humaine font l’objet de recherches intensives. Une étude récente (mars 2024) publiée dans le New England Journal of Medicine a mis en évidence un lien entre la présence de microplastiques dans le système cardiovasculaire et un risque accru de complications liées aux crises cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux.

Dr Giuseppe Paolisso, auteur de l’étude, explique : « C’est la première fois que l’on fait la preuve que la pollution par les microplastiques dans le sang est liée à une maladie ». Ces résultats soulignent l’urgence de comprendre les implications à long terme de l’exposition aux microplastiques… et de réduire notre exposition de manière préventive.

Comment réduire votre exposition aux microplastiques ?

Face à ces découvertes inquiétantes, il est naturel de chercher des moyens de limiter son exposition aux microplastiques. Voici quelques conseils pratiques :

  1. Privilégiez l’eau du robinet filtrée plutôt que l’eau en bouteille plastique.
  2. Évitez de réchauffer des aliments dans des contenants en plastique au micro-ondes.
  3. Optez pour des ustensiles de cuisine en verre, en acier inoxydable ou en céramique.
  4. Réduisez votre consommation d’aliments emballés dans du plastique. La manière la plus simple est de réduire la consommation d’aliments ultra transformés, qui sont les plus susceptibles d’être stockés dans des emballages créés à partir de matières fossiles.

Sans réduire à zéro l’exposition, en adoptant ces habitudes, vous pouvez néanmoins contribuer à diminuer votre exposition quotidienne tout en participant à la réduction globale de la pollution plastique.

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