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Exploitation minière des fonds marins : le 9 juillet sera une date fatidique

C’est ce qu’on appelle le “deep sea mining”, l’exploitation des grands fonds marins, à une profondeur comprise entre 2 et 4 000 mètres de profondeur. C’est l’Autorité internationale des fonds marins, un organisme intergouvernemental autonome sous l’égide de l’ONU, qui est chargée d’ organiser et de contrôler toutes les activités relatives aux ressources minérales des fonds marins.

“D’ici le 9 juillet, si une majorité des 36 États qui votent dans le cadre de cette institution ne s’y opposent pas, alors les compagnies minières pourront lancer des contrats d’exploitation des grands fonds”, prévient Anne-Sophie Roux, représentant française de la Sustainable Ocean Alliance (SOA), une ONG de jeunes activistes du monde entier dédiée à la régénération des océans.

L’urgence de s’opposer à des exploitations aux conséquences désastreuses

Raphaël Seguin, chercheur en écologie marine, ne cache pas son inquiétude quant à l’éventualité de ces exploitations dans les très grands fonds. Les scientifiques défendent un moratoire sur le sujet : “La première zone visée pour l’extraction minière dans les grands fonds, c’est la zone Clarion-Clipperton. Ce sont des plaines abyssales du Pacifique, au large de Hawaï, explique-t-il. On y trouve des nodules polymétalliques, ou nodules de manganèse. Ce sont ces concrétions minérales qui sont visées mais c’est aussi une zone avec une biodiversité très riche. Les scientifiques viennent d’ailleurs d’y découvrir 5 000 nouvelles espèces inconnues.”

L’exploitation minière viendrait déranger toute cette biodiversité intacte aujourd’hui. Les travaux vont relarguer des sédiments et des vases et donc remettre le carbone séquestré en suspension. “Sans compter la pollution sonore – qui peut aller jusqu’à 500 km – et lumineuse dont on n’a aucune idée des conséquences. Enfin, on sait que ces nodules ont une très forte radioactivité. Que va-t-il se passer quand on va commencer à travailler à ces profondeurs ? C’est pour cela qu’il faut, a minima, un moratoire”, insiste Raphaël Seguin.

Look Down : alerter les États contre les risques encourus pour les fonds marins

Seules quelques compagnies, dont la firme canadienne The Metals Company, ont les capacités d’exploiter ces concrétions riches en métaux. Le collectif Look Down milite afin d’empêcher ces sociétés de passer à l’action, avec des conséquences inconnues mais possiblement désastreuses. “Il y a 36 États qui votent, nous avons réussi à en convaincre quinze à date, il nous en manque 2-3 pour imposer un moratoire”, explique Anne-Sophie Roux.

Les Fidji, Samoa, Palau – qui se situent à proximité des plaines abyssales visées en priorité par l’exploitation minière – ont été les premiers à s’y opposer. L’Allemagne, l’Espagne, le Chili, le Costa Rica, l’Équateur ou encore le Panama ont suivi. En novembre dernier, la France a elle aussi pris position. Plus qu’un moratoire, elle s’est même opposée à ces exploitations minières des fonds marins purement et simplement. Reste encore à convaincre quelques États de plus pour s’y opposer. “On n’a aucune idée de l’impact, c’est tout le problème”, rappelle Anne-Sophie Roux.

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