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Facebook accusé de soutenir Donald Trump à la présidentielle américaine

Le 14/10/2019 par Amaury Lelu
La présidence de la République a salué vendredi 4 novembre un jour historique pour la planète''. (Crédit : stock.tookapic.com/Pexels)''
La présidence de la République a salué vendredi 4 novembre un jour historique pour la planète''. (Crédit : stock.tookapic.com/Pexels)''

“”Facebook a annoncé son soutien à la candidature de Donald Trump !” 

Voilà la “breaking news” lancée la semaine passée sur les réseaux sociaux par la sénatrice démocrate américaine Elizabeth Warren. Une information qui est évidemment fausse, comme la publication de la candidate à l’élection présidentielle le précise d’ailleurs rapidement.
 
Avec cette fake news provocatrice, la sénatrice joue la riposte : elle entend dénoncer une fake news publiée sur Facebook par Donald Trump lui-même et le manque de régulation qui règne sur le réseau social. Un manque de régulation qui suscite la polémique un an avant la présidentielle américaine de 2020.

Fin septembre, l’équipe de Donald Trump a en effet diffusé une vidéo soutenant que “Joe Biden a promis à l’Ukraine un milliard de dollars si elle limogeait le procureur chargé d’enquêter sur la société de son fils”. Le clip a enregistré 2,6 millions de vues en une semaine sur Facebook. Or l’information est calomnieuse.
 
Pourquoi la firme de Mark Zuckerberg a-t-elle laissé se diffuser cette fausse information ?

Pour la sénatrice démocrate, en refusant de filtrer les contenus, Facebook prend implicitement parti. “Ce que Zuckerberg a fait, c’est donner à Donald Trump les rênes pour mentir sur sa plateforme, qui paye cher Facebook pour mettre en avant leurs mensonges auprès des électeurs américains”, affirme Elizabeth Warren. Selon un article de Politico, Donald Trump a versé 14,4 millions de dollars à Facebook, ce qui fait de lui le plus généreux des candidats à la présidentielle de 2020.

Mais en réalité, la politique de Facebook est un peu plus complexe et ambigüe.
 

Fake news et liberté d’expression

La société californienne tente de limiter les fake news : elle s’est dotée d’un outil de fact-checking, développé en partenariat avec divers médias dont l’Agence France Presse ou Le Monde.
 
Mais elle a décidé de ne pas filtrer les spots publicitaires des candidats. “Ce n’est pas notre rôle d’intervenir dans le discours des hommes politiques”, justifie le vice-président en charge des affaires publiques de Facebook Nick Claig, évoquant la liberté d’expression et l’obligation légale qui est faite aux chaines de TV nationales américaines de diffuser ces spots de campagne. 
 
Toutefois, le réseau n’est pas une chaine nationale. Il pourrait très bien se passer de ces spots – comme le fait Facebook en France en période électorale.
 
CNN, et même Fox News (des chaines câblées), ont d’ailleurs décidé de ne pas publier la vidéo mensongère de Donald Trump. À la fin du mois de septembre, MSNBC avait coupé à l’antenne le président américain qui divulguait des fake news lors d’une conférence de presse. D’autres médias réfléchissent aussi à diffuser ses discours en différé pour avoir le temps de les vérifier.
 
 

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