Partager la publication "Fortes chaleurs : la France n’est pas prête, selon les experts"
La France n’est pas préparée à affronter les conséquences du réchauffement climatique et les fortes chaleurs qui vont se multiplier. Tel est, en résumé, le consensus des experts des principaux centres de recherches français sur les impacts socio-économiques du changement climatique. Des scientifiques de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), du Haut conseil pour le climat (HCC) et de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) alertent sur notre manque de préparation face aux risques climatiques qui vont se multiplier ces prochaines années.
“L’adaptation aux impacts du changement climatique n’est plus une option, mais doit être immédiatement engagée en complément des actions d’atténuation. Malheureusement le plan national d’adaptation français 2018-2022 n’est pas à la hauteur des enjeu”, peut-on lire dans un billet publié ce vendredi 25 février, en amont de la publication, lundi 28 février 2022, du rapport du Giec.
Les auteurs de ce billet rappellent que la France va connaître “dans les dix ans à venir, des vagues de chaleur intenses, plus longues et plus fréquentes. Des épisodes de sécheresse prolongés qui menacent la production agricole, dégradent les forêts et les puits de carbone. Des conditions propices aux incendies qui se décalent vers le nord et arrivent plus tôt dans l’année. Une réduction de l’enneigement qui met en péril les économies de montagne. Des pluies intenses qui provoquent d’importantes inondations.”
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Et de constater que le pays ne s’est pas adapté au réchauffement climatique qui s’intensifie impitoyablement (fortes chaleurs mais pas que). Pourtant, selon eux, “en s’y préparant suffisamment tôt, les dommages socio-économiques potentiels du changement climatique peuvent être minimisés.” Et d’ajouter : “anticiper coûtera bien moins cher que réparer.” C’est pourquoi ils préconisent de prendre en compte dès à présent les effets du réchauffement actuel et futur dans toutes les décisions. Qu’elles touchent à l’économie, la finance, la fiscalité, l’emploi, le pouvoir d’achat, l’éducation ou la formation.
L’adaptation à ce réchauffement climatique et ses effets délétères (fortes chaleurs et leurs conséquences directes ou indirectes) ne doit, certes, pas passer exclusivement par l’Etat. Mais “elle n’a aucune chance de réussir et d’être à la hauteur des défis qui nous attendent sans un cadrage et un pilotage fort de l’État.” Hiérarchie des priorités, cohérence des initiatives, attribution de compétences, répartition des efforts et des moyens… autant de missions qui devraient relever d’un référentiel stratégique opérationnel.
La nouvelle Stratégie française énergie-climat (SFEC), en cours d’élaboration, est l’occasion de mettre en place de nouvelles structures. Et de montrer qu’il n’y a plus de temps à perdre. Qu’il est temps d’adopter “une véritable rupture dans la manière de concevoir et de traiter ces questions”, affirment les scientifiques à l’origine de ce billet. “C’est à cela que devrait s’atteler la SFEC, non seulement dans le cadre du PNACC (Plan national d’adaptation au changement climatique), mais aussi, et avant tout, dans la loi de programmation énergie-climat”, concluent-ils.
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