Partager la publication "Grand Débat : les alternatives à la voiture selon nos lecteurs"
Dans cet article publié le 23 janvier dernier, nous vous avions proposé de partager vos idées : Comment se déplacer demain ? Face à l’épuisement d’un modèle de société basé sur la voiture thermique individuelle, quelles alternatives ? Comment la moderniser ou même la remplacer ?
Le vélo
Les autoroutes cyclables sont également un manque dans l’Héxagone. Ces pistes cyclables rapides, larges et dissociées du réseau routier permettent de plus longs trajets (autour d’une dizaine de kilomètres ou plus). Déjà très présentes en Europe du Nord, ces autoroutes arrivent en France : Paris a lancé en 2015 le plan Réseau Express Vélo qui doit voir aboutir en 2020 un réseau de voies cyclables express de 45 kilomètres, permettant de rallier le Nord au Sud et l’Est à l’Ouest de la capitale.
Si le développement des voies réservées semble évident, vos réponses reflètent également la progression du vélo électrique, projeté depuis quelques années sur le devant de la scène. En 10 ans, les ventes de vélo à assistance ont été multipliées par 25 et les aides à l’achat se multiplient. Après le fiasco des Vélib’ parisiens l’an dernier, vos réponses traduisent le besoin d’une plus grande disponibilité, voire d’une gratuité des vélos électriques en libre service.
Bref, après 150 ans d’existence, le vélo a encore de beaux jours devant lui !
Les transports en commun
Et pourquoi les transports publics ne seraient pas gratuits ? Une quinzaine de villes françaises de petite taille se sont déjà lancées. À Paris, la maire Anne Hidalgo avait un temps évoqué la gratuité des transports de la capitale, avant de la rejeter en janvier dernier. “La gratuité est un outil pour permettre de se déplacer mieux, de se libérer d’une voiture qui coûte très cher, a exposé la maire de Paris, Mais il ne faut pas oublier les autres leviers : l’amélioration de l’offre, de la qualité et du confort des transports publics.”
Le développement du réseau dans les zones peu desservies est également une préoccupation importante. Selon un groupe de réflexion du BCG Henderson Institute, “en Île-de-France, en une heure de transports, les habitants des 10 % des zones les plus riches ont accès à trois fois plus d’emplois qualifiés que ceux des 50 % des zones les plus pauvres“. Une illustration des inégalités provoquées par les transports qui ne laisse pas indifférent. Du côté de la région Île-de-France, le développement de 133 projets de prolongement ou de création de lignes est en cours pour 2022, dont 1 nouvelle ligne de métro et 4 nouvelles lignes de tramway.
Le train
Dans les colonnes de Reporterre, Jean Sivardière, vice-président de la Fédération nationale des associations d’utilisateurs de transports, explique que “ces territoires peuvent être desservis à des coûts raisonnables par des trains ou des cars, avec une amplitude horaire et des fréquences élevées, des horaires adaptés aux déplacements domicile-travail et des tarifs attractifs.”
La voiture électrique
Ainsi, vous êtes nombreux à souhaiter garder votre voiture tout en réduisant son impact écologique. Des aides existent pour l’acquisition d’un véhicule “propre” : bonus à l’achat, prime à la conversion, dispositifs régionaux ou même municipaux… Si les voitures électriques restent chères, les ventes ont augmenté de 43 % entre 2017 et 2018. Ce sont forcément les départements les plus riches de l’Héxagone qui comptent le plus de véhicules électriques : la Haute Savoie et les Yvelines sont en haut du classement tandis que la Seine Saint Denis et la Creuse plafonnent respectivement à 4 et 7 voitures électriques pour 10 000 habitants.
Si le service parisien Autolib’ a fermé en 2018 après 7 années déficitaires, de nouvelles autos en libre service envahissent désormais la capitale : Moov’in, Car2Go, Free2Move, sans oublier les Totem à Montpellier ou les Bluely lyonnaises. Les voitures en libre service dans les villes semblent ainsi être une solution crédible à un usage quotidien (et multimodal) de la voiture. Par ailleurs, les parkings relais reviennent dans vos réponses. Ces dispositifs multimodaux pourraient limiter l’usage de la voiture à certains tronçons qui manquent d’alternative.
La voiture à hydrogène
L’hydrogène est l’un des deux composants de l’eau (H2O) mais il n’existe presque pas à l’état pur sur Terre : il faut donc briser les mollécules d’eau pour l’extraire. Ainsi, c’est son extraction qui demande le plus de travail et d’énergie. Pour produire de l’hydrogène, nous avons donc pour le moment besoin d’énergies fossiles, ce qui rend son extraction très polluante.
Des solutions existent : pour qu’un véhicule à hydrogène ait du sens au niveau environnemental, il faut que l’énergie utilisée pour son extraction et sa compression soit décarbonnée (solaire, éolienne…) ! Pour le moment, 95 % de l’énergie utilisée pour produire de l’hydrogène est fossile. Malgré quelques expérimentations et opérations de communication de constructeurs automobiles, nous sommes donc encore très loin de la voiture à hydrogène pour tous.
Le vélomobile
Ses avantages par rapport au vélo sont nombreux : protection du cycliste contre les intempéries et les accidents grâce à la carosserie, stabilité renforcée avec les trois roues, efforts minimisés grâce à la position couchée, compartiment pour les bagages… Si le vélomobile se développait, des véhicules à plusieurs places pourraient être imaginés, pour remplacer la voiture lors des trajets quotidiens en famille. Quant à la vitesse, les vélomobiles à assistance électrique arrivent sur le marché et permettraient de rouler entre 35 et 50 km/h. Certains modèles très performants pourraient même aller jusqu’à 140 km/h.