Partager la publication "Après le coronavirus, seriez-vous prêt à télétravailler à vie ?"
Un quart des Français ont effectué leurs tâches à distance pendant le confinement, selon le Ministère du Travail. Si le télétravail était déjà une tendance montante, l’épidémie de Covid-19 a accéléré sa généralisation.
Dans les entreprises de plus de dix personnes, ce sont près de 4 salariés sur 10 qui ont télétravaillé en avril, dont la moitié pour la première fois. Même certains secteurs qui y paraissaient peu enclins, comme la médecine, ont dû, tant bien que mal, l’adopter.
Ne télétravaille pas qui veut. La pratique concerne encore essentiellement les cadres, le secteur des services, et les personnes vivant en agglomération parisienne, pointe le sondage Odoxa-Adviso publié le 9 avril dernier. “Le Covid-19 a joué comme un facteur multiplicateur des inégalités face au travail”, appuie l’étude. “Alors que les cadres ont pu conserver leur travail et l’exercer confortablement en télétravail, les catégories populaires l’ont, soit perdu, soit se trouvent contraintes de l’exercer en présentiel.”
Malgré son instauration à marche forcée, l’expérience a séduit une majorité de salariés : 73 % indiquent vouloir continuer à travailler depuis chez eux après le confinement, de manière régulière (32 %) ou ponctuelle (41 %), rapporte une enquête menée par Malakoff Humanis.
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Certaines entreprises vont même plus loin. Les géants américains Facebook et Google ont ainsi annoncé que leurs salariés pourront continuer le télétravail jusqu’en 2021. Chez Twitter et Square, les employés sont même autorisés à exercer leur activité à domicile jusqu’à la fin de leur carrière !
“Les derniers mois ont prouvé que nous pouvons faire en sorte que cela fonctionne”, confirme la société sur son blog. “Si nos employés sont dans une situation qui leur permet de travailler à domicile, et qu’ils veulent continuer à le faire pour toujours, ce sera possible.” Ceux qui préfèrent – ou doivent – travailler sur site seront autorisés à revenir en respectant les règles sanitaires.
Un modèle encore imparfait
Ces signaux annoncent-ils l’extinction pure et simple du travail de bureau ? Pas si simple. Massivement adopté, devenu enfin une réalité pour de nombreux salariés, le travail à domicile s’est paradoxalement désacralisé. Résultat, il est moins bien perçu aujourd’hui (note de 7,9 sur 10) qu’il ne l’était fin 2019 (9 sur 10), révèle l’enquête Malakoff Humanis.
Sa mise en place précipitée, à la mi-mars, n’a pas toujours permis aux structures d’accompagner leurs effectifs, en particulier ceux qui ne l’avaient jamais pratiqué. Un manque de préparation qui se ressent dans les chiffres : plus d’une personne interrogée sur quatre ne disposait pas d’un espace de travail adapté, et près de la moitié aurait été confrontée à des difficultés techniques.
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En dépit d’un gain de temps et d’une flexibilité accrue, ce mode d’organisation souligne en creux l’importance du lien social, et de la présence physique, pour garantir le bien-être en entreprise. Dans une série de témoignages publiés sur Bastamag, des salariés en télétravail racontent leur solitude, l’épuisement face à une charge de travail parfois accrue, et le sentiment d’une perte de sens.
“Je dirais que, pendant trois semaines, j’ai dû faire 55 heures par semaine, peut-être plus. À un moment, j’ai arrêté de compter. Quand je me réveillais la nuit, j’avais mon ordi à côté de moi et je triais mes mails. Je me suis sentie en burn-out chez moi, ce qui est quand même paradoxal”, confie Joëlle, juriste en droit social.
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