Partager la publication "Installer chez soi un purificateur d’air intérieur, est-ce vraiment efficace ?"
Fumée de cigarette, bougies, produits d’entretien, virus, bactéries, moisissures ou pollution importée de l’extérieur… Les sources de pollution sont nombreuses, provoquant gênes et maladies respiratoires.
Or “nous passons en moyenne 85 % de notre temps à l’intérieur, ne serait-ce que pour dormir”, souligne, dans le Figaro , Valérie Pernelet-Joly, experte à l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Une brèche dans laquelle les fabricants de purificateurs d’air n’ont pas manqué de s’engouffrer.
Un marché en plein essor
Des fabricants tels que Philips, Dyson ou encore Rowenta proposent ainsi des purificateurs d’air, dont le prix varie entre 200 et 1 500 euros et qui se déclinent sous plusieurs formes : portables, pour bureau… Certains intègrent même une plante verte.
Interrogé par We Demain, Jérôme Louat, ingénieur chez Environnement S.A, l’une des premières entreprises internationales d’instrumentation d’analyse et de mesure de l’environnement, explique que la capacité de ces appareils est variable :
“Certaines méthodes ne fonctionnent que sur un nombre limité de polluants. Exemple : un filtre de taille 1µm ne filtrera que les particules de taille supérieure à 1 µm. Résultat, les plus fines ne seront pas traitées “.
Avec ou sans filtre
Parmi les purificateurs actifs, on trouve généralement plusieurs filtres, installés les uns à la suite des autres, voire un seul filtre regroupant ces différentes couches.
En attendant une étude globale, quelques éléments de réponse sont disponibles. Les Numériques, webzine et laboratoire de test indépendant sur la high-tech, a réalisé des tests afin de vérifier quelles particules étaient réellement captées par un filtre HEPA.
Les résultats semblent confirmer la promesse des industriels qui utilisent ce filtre : tous les purificateurs testés ont fait décroître le nombre de particules de manière conséquente. Après l’installation d’un appareil dans une pièce, on passe d’un niveau de 100 000 particules fines à un niveau de 5 000 particules (3 000 dans certains cas).
Les purificateurs sans filtres, eux, font face à un problème d’efficacité : ils ne captent pas toutes les particules, notamment les plus volatiles et difficiles à piéger. Ils ne semblent en revanche pas présenter de risque pour la santé, comme l’affirme l’association UFC Que Choisir.
Des effets secondaires indésirables ?
Si aucune étude n’a été mené sur les effets indésirables des filtres à charbon, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI), a mené une enquête en 2012 sur les effets des systèmes photocatylitiques.
Résultat : le processus de dégradation des particules volatiles peut s’accompagner d’une formation de produits issus de réactions chimiques incomplètes ou secondaires, dont la quantité varie en fonction des conditions environnementales intérieures. En cause, les produits chimiques, laques, fumées de tabac….
Toujours selon la même étude, si les purificateurs par photocatalyse sont susceptibles de détruire les particules volatiles, les micro-organismes et les gaz inorganiques présents dans l’air, leur efficacité reste à prouver en situation réelle :
“De nombreuses publications scientifiques font état d’une forte diminution des concentrations de polluants grâce à des systèmes photocatalytiques. Mais rares sont les essais effectués dans des environnements réels ou dans des environnements contrôlés se rapprochant des situations réelles. À l’heure actuelle, leur efficacité reste contestable in situ“.
À noter que les filtres à charbon, sous peine d’être encrassés et de perdre en efficacité, doivent être changés au moins une fois par an. Ce qui représente un coût supplémentaire oscillant entre 50 et 120 euros.
Avant d’en acheter un, en fonction du ou des critères que l’on souhaite privilégier, il apparait primordial d’effectuer des gestes simples pour éliminer la pollution intérieure. L’enjeu n’est pas tant de recycler l’air que de le renouveler !
“En France, en général, et même dans les grandes villes, l’air intérieur est plus polluée que l’air extérieur, explique Jérôme Louat. L’aération va donc demeurer le sujet essentiel, et un premier niveau consisterait juste à prévenir l’occupant qu’il ferait bien d’ouvrir ses fenêtres 10-15 minutes.”
L’expert précise que la problématique est totalement différente dans d’autre pays comme la Chine, où l’air extérieur est souvent extrêmement pollué. L’enjeu est alors de nettoyer l’air intérieur en évitant d’importer la pollution extérieure. Puisque l’inverse prévaut (heureusement) en France, ouvrons les fenêtres !
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