Partager la publication "Interdiction des panneaux publicitaires à Grenoble : une première européenne"
Cette mesure sera rendue possible par l’arrivée à échéance, le 31 décembre 2014, du contrat qui lie la ville de Grenoble à JC Decaux, numéro un mondial de la communication extérieure. Au lieu de lancer un nouvel appel d’offres pour la gestion des espaces publicitaires, la municipalité demandera à JC Decaux de démanteler les 326 panneaux, 20 colonnes et 64 grands panneaux disséminés dans la ville. 2051 mètres carrés d’espaces publicitaires sont concernés. À noter que les arrêts de tramway et de bus, pour lesquels un contrat avec JC Decaux est en vigueur jusqu’en 2019, échapperont à la mesure.
Expression citoyenne
Cette décision ne sera pas sans conséquences pour la ville, qui cessera de percevoir la redevance annuelle que lui versait jusqu’ici JC Decaux. Un manque à gagner, certes, mais qui doit être relativisé : si cette redevance s’élève aujourd’hui à 600 000 euros par an à Grenoble, la renégociation des prestations portant sur l’affichage urbain la réduirait à 150 000 euros pour les années à venir. En cause, la baisse des recettes publicitaires, en raison de la concurrence d’Internet.
Forcalquier, pionnière du zéro-pub
C’est une action d’un collectif anti-pub, datant de mai 2009, approuvée par les habitants, qui a convaincu l’élu d’affranchir sa commune des panneaux : « Forcalquier est une jolie ville. Pour l’embellir il faut en respecter l’écrin. » Un arrêté municipal précise les contours de cette réglementation de l’affichage dit « libre et associatif ». Les affiches doivent être d’un format maximum de A2 (420 cm x 594 cm). Aujourd’hui considérée comme « un acquis », cette mesure a permis, raconte le maire, « une réappropriation de la communication publique » : 18 panneaux publicitaires, un par quartier de la ville, sont devenus le support de la libre expression locale.
Thomas Masson
Journaliste We Demain
Twitter : @Alter_Egaux