Partager la publication "Jobbing : menace ou opportunité pour les travailleurs ?"
Le jobbing, ses origines
Cette tendance de fond s’explique de plusieurs manières : la détérioration progressive du marché de l’emploi qui pousse les moins qualifiés à trouver de nouvelles sources de revenus, la simplification des démarches administratives liées à l’entreprenariat (depuis janvier 2018), mais aussi l’accès croissant aux technologies. Selon Bertrand Tournier, cofondateur du site Youpijob, le marché du jobbing s’élèverait aujourd’hui à 48 milliards d’euros et pourrait atteindre les 100 milliards dans dix ans ! De nombreux acteurs se sont d’ailleurs lancés à l’assaut de ce marché : Jobijoba, Frizbiz déployé par Leroy Merlin, Allovoisins, la plateforme d’entre-aide de proximité, et bien d’autres.
Si l’on écoute le discours commercial de ces plateformes, le jobbing facilite le recours au service, développe l’entre-aide entre voisins et créé des emplois. Mais l’avènement de ces plateformes apporte aussi son lot de nouvelles problématiques : la confiance des utilisateurs en cette nouvelle économie, l’encadrement juridique, la protection des usagers, la précarisation de l’emploi, mais aussi l’accès pour tous à ces services dans les meilleures conditions.
La confiance, condition Sine qua none
Or l’incertitude et l’anonymat lors d’un échange de services attisent les peurs. Pour réduire ces risques, les plateformes mettent peu à peu en place la notation et les avis des acteurs, les assurances, la vérification de l’identité ou le passeport numérique.
Mais le regroupement de ces données utilisateurs n’est pas sans risque, et la neutralité des plateformes pas toujours respectée. Pour pallier à ces problématiques, trois décrets ont été signés (en application aux 1er janvier 2018 et 2019). Les plateformes de jobbing devront désormais préciser les critères de référencement et de classement leur permettant d’orienter les choix des consommateurs : qualité des utilisateurs, montant des frais de mise en relation, modalités de règlement des litiges, etc.
Risque de dérive et encadrement juridique
Pour la petite histoire : le travail au noir trouve son origine au Moyen Age, où le travail était réglementé de telle façon qu’il ne pouvait s’effectuer qu’en journée. Afin d’augmenter leur rentabilité, les employeurs faisaient travailler clandestinement leurs employés, en soirée, à la lueur des bougies.
L’expression populaire est restée.
Afin de lutter contre cette pratique, deux avancées majeures ont été mises en place (loi des Finances 2018): les utilisateurs sont exonérés d’impôts jusqu’à 3 000 euros de revenus générés via des plateformes collaboratives, et à partir de 2019, il sera obligatoire pour celles-ci de déclarer les revenus réalisés par leurs utilisateurs.
Alors si vous souhaitez recourir à une plateforme de jobbing, n’oubliez pas de lire attentivement les conditions d’utilisation des plateformes, de vérifier les notes et avis de la personne que vous sélectionnez, de vous assurer, et enfin de déclarer vos revenus issus du jobbing ou de vérifier que la personne que vous employez les déclare.
Bonne mise en relation !
8 ans d’expérience en Digital dont une mission de 19 mois en tant que chef de projet Marketing pour une Strat-up qui met en relation des particuliers souhaitant faire des travaux et des professionnels du bâtiment. Présente aux débuts de cette Start up digitale, elle a eu la chance de travailler à sa construction, son développement et à sa croissance.