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L’UE combat les gaz à effet de serre… mais pas les gaz de schiste

La Commission européenne s’est fixée hier l’objectif ambitieux de réduire de 40% les émissions de Co2 de l’UE d’ici 2030, sans toutefois y contraindre ses États-membres. Sur l’exploitation des gaz de schiste, Bruxelles a rejeté toute interdiction, laissant carte blanche aux États.

Le 22/01/2014 par WeDemain
© Yohann Legrand
© Yohann Legrand

« Si tous les pays adoptaient des objectifs similaires à ceux que nous proposons, le monde serait en bien meilleure position. » La Commissaire au Climat Connie Hedegaard est sortie vainqueur, hier, des négociations menées à Bruxelles sur le plan climat-énergie. La Commission Européenne vient en effet d’exaucer son souhait d’une réduction de 40 % de réduction des gaz à effets de serre à l’horizon 2030. Un objectif que l’allemand Günther Oettinger (CDU) et l’Italien Antonio Tajani (Forza Italia), respectivement commissaires à l’énergie et à l’industrie, voulaient plafonner à 35 % au nom de la compétitivité européenne. « Cela donne tord à tous ceux qui pensaient que rien d’ambitieux de sortirait de la commission aujourd’hui », a déclaré Connie Hedegaard.
 
27 % d’énergies vertes en 2030

Conforme aux attentes des pays les plus volontaristes de l’Union en matière de climat (Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne, Italie), la proposition est « à la fois ambitieuse et atteignable » estime José Manuel Baroso, président de la Commission. Présenté ce mercredi 22 janvier, ce nouveau plan climat-énergie prévoit en outre une part de 27% de renouvelable dans le mix énergétique européen en 2030. Il succède au plan adopté en 2009, qui visait 20% de Co2 en moins d’ici 2020, un objectif en passe d’être atteint. À terme, l’objectif de l’UE est de réduire ses émissions de 80 % à 95 % d’ici à 2050, conformément aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
 
Journée noire chez les verts

Coté écologiste, l’enthousiasme était bien moindre. En France, Europe-Écologie Les Verts militait pour un objectif de 50% de réduction des émissions de Co2, « minimum nécessaire pour un accord ambitieux pour la planète au sommet de 2015. » De plus, si l’objectif est contraignant au niveau européen, il ne l’est pas pour les États membres. Idem sur front des énergies renouvelables. « Nous n’avons aucune certitude que l’objectif de développement des énergies renouvelables proposé par la Commission soit véritablement contraignant, car il n’est pas décliné en objectifs nationaux obligatoires », a dénoncé le Réseau Action Climat France (Greenpeace, Oxfam, WWF) sur son site. Par ailleurs, la Commission a remis à plus tard la discussion sur l’efficacité énergétique, troisième volet de la politique climatique européenne qui vise à réduire la consommation énergétique du continent.

Drôle de mercredi : le même jour, en refusant d’encadrer l’exploitation des gaz de schiste, la Commission a ouvert la voie à leur exploitation. Seuls quels principes minimaux – encore une fois non contraignants – ont été retenus. Des recommandations « totalement insuffisantes pour protéger les populations et l’environnement des risques posés par l’extraction de ces hydrocarbures », a estimé l’ONG Les Amis de la Terre.

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