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La Primaire populaire met la pression pour l’union de la gauche

Manifestations, sit-in… Les militants de la Primaire populaire se mobilisent pour convaincre les candidats de gauche de présenter une candidature unique à la présidentielle. Et “éviter le pire” : une victoire des droites.

Le 29/11/2021 par Alice Pouyat
Fausse manifestation de droite organisée par les militants de la Primaire populaire.
Fausse manifestation de droite organisée par les militants de la Primaire populaire. (Crédit : Charles Léon)
Fausse manifestation de droite organisée par les militants de la Primaire populaire. (Crédit : Charles Léon)

“Merci la gauche ! Plus de candidats, moins de tracas !” “Gauche désunie, (extrême-) droite épanouie”. “La gauche en morceau, on a touché le gros lot !” Ce 28 novembre, une manifestation satirique a surpris les sièges de La France Insoumise, Europe Écologie Les Verts et du Parti socialiste, à Paris. Déguisés en partisans de droite, pancartes au poing, des activistes sont venus remercier ces trois partis pour leurs divisions, offrant à Marine Le Pen ou Emmanuel Macron un boulevard à la présidentielle 2022.

Le dernier happening d’une semaine d’activisme intense de la part des membres de la Primaire populaire. Depuis le 15 novembre, ces derniers organisent des sit-in quotidiens devant les sièges et les QG de campagne du PS, LFI et EELV. Objectif : mettre la pression aux principaux partis de gauche afin qu’ils se rassemblent autour d’une candidature unique. Ce avant le 1er décembre, date limite de dépôt de candidature à cette Primaire. Puis un scrutin prévu mi-janvier.

Le but est surtout de manifester l’envie de rassemblement des sympathisants de gauche, qui est une réalité”, précise Claire Veret, déléguée générale adjointe de la Primaire populaire. 73 % de ces sympathisants souhaitent en effet une candidature unique, selon un sondage Ifop pour Le JDD

Gauches éclatées

Sans quoi les chances de gagner sont bien minces. Aucun candidat de gauche ne dépasse actuellement les 15 % d’intentions de vote. Jean-Luc Mélenchon est à 9 %, Yannick Jadot à 8 % et Anne Hidalgo à 5-6 %, selon une enquête d’OpinionWay pour Les Echos et Radio Classique du 18 novembre. Ce qui signifie une élimination d’emblée au premier tour. Et une victoire assurée des camps opposés.

“D’autant que Marine le Pen est en train de tendre la main à Eric Zemmour. Un rassemblement que l’on sentait venir depuis longtemps”, déplore Claire Veret.

Malgré cela, aucun candidat n’a pour l’heure accepté de se présenter à la primaire. Si le PS et les Verts se disent favorables à l’union, c’est toujours derrière leur propre étendard. LFI ne fait les yeux doux qu’au Parti communiste.

“Et malheureusement, ce n’est pas une question de fond mais plus d’histoires personnelles, d’appareils politiques”, poursuit Claire Veret. “Les tables rondes que nous avons organisées montrent bien qu’il y a beaucoup de convergences entre leurs programmes.”

198 777 soutiens à la Primaire populaire

Ce que les 198 777 personnes qui soutiennent la Primaire populaire, elles, ont bien compris. De nombreuses personnalités, y compris des membres des trois partis en question, se sont aussi prononcées en faveur de cette primaire.

De quoi, peut-être, faire un peu bouger les lignes – au moins symboliquement – même si la Primaire tombait à l’eau ? Sans forcément s’y rallier, des voix dissidentes au sein de LFI, comme les députés Clémentine Autain et François Ruffin, commencent par exemple à évoquer l’idée d’un “Front populaire et écologique”.

Nous, nous proposons un outil, un chemin vers l’union, mais si elle se fait d’une autre façon, via par exemple une médiation entre les candidats, nous mettrons bien sûr toute notre énergie dedans”, souligne Claire Veret, devant les risques de capotage de la primaire.

Et consciente qu’une chose compte plus que tout désormais : faire vite. “Quand la campagne sera trop avancée, avec des équipes et des fonds déjà mobilisés, l’union sera encore plus difficile”, avertit la militante. La balle est désormais dans le camp des candidats.

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