Partager la publication "Le Covid-19 affecterait notre cerveau et nos facultés cognitives"
Baisse du QI, difficultés à résoudre un problème… Selon plusieurs études, les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2, virus responsable du Covid-19, seraient touchées par des déficits cognitifs.
Une récente étude, publiée fin juillet 2021 dans la revue scientifique britannique The Lancet, dévoile que le Covid-19 pourrait avoir un impact neurologique à long terme. Les malades de “Covid long”, comme les personnes ayant guéri, seraient touchés par des troubles de la réflexion et de la mémoire.
L’étude se base sur un échantillon de 81 337 personnes. Celles-ci ont répondu à un questionnaire en ligne entre janvier et décembre 2020. Les personnes qui s’étaient remises du Covid présentaient des “déficits cognitifs importants”, note l’étude. Au total, 13 000 personnes étaient affectées.
Difficulté à résoudre un problème
Les sujets qui ont été infectés par le Covid-19 ont expliqué trouver les questions plus complexes à résoudre que ceux qui n’ont pas été malades. Un déficit encore plus important chez les patients hospitalisés.
Différents critères ont été pris en compte dans ces recherches : âge, genre, niveau d’étude, fatigue… Or, les capacités intellectuelles n’ont pas été testées en amont de la contamination.
À voir si ces déficits cognitifs sont dus au virus lui-même ou à la fatigue psychique et physique causée par la maladie. Les chercheurs appellent les scientifiques qui se pencheraient sur ce sujet à étudier ces observations par un système d’imagerie cérébrale. Afin d’identifier la base biologique des déficits cognitifs sur les patients s’étant rétablis du Covid-19.
Une autre étude, publiée en avril 2021 dans The Lancet Psychiatry, montre que plus d’un tiers des patients ayant eu le Covid-19 sont atteints de troubles neurologiques ou psychiatriques dans les six mois suivant l’infection.
Cette recherche a été menée sur plus de 230 000 personnes. Les chercheurs se sont en effet aperçus que le virus infectait le cerveau. Et plus précisément les neurones, chez 34 % des sujets. Provoquant ainsi anxiété, démence, déclin cognitif, voire une baisse de QI. Dans 13 % des cas, il s’agissait d’un premier diagnostic de ce type chez le patient. Les chercheurs notent tout de même que “davantage de données sont nécessaires pour évaluer de manière adéquate les effets du Covid-19 sur la santé du cerveau”.
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Les bébés nés pendant le Covid-19 aurait un QI plus bas
Enfin, une dernière étude américaine, parue le 11 août 2021, affirme que les bébés nés pendant la crise sanitaire présentent en moyenne un QI plus bas que celui des nourrissons d’avant la pandémie.
L’étude se base sur 672 enfants, 308 étant nés avant janvier 2019, 176 entre janvier 2019 et mars 2020, et 188 après juillet 2020. Les chercheurs ont réalisé une stimulation sensorielle et intellectuelle sur les enfants.
Selon les chercheurs, le niveau moyen du QI des enfants nés pendant l’épidémie était de 78. Alors que celui des enfants nés avant était autour de 100. La baisse serait d’autant plus forte chez les nourrissons nés dans les foyers les plus précaires.
Les scientifiques ne mettent pas en cause le virus lui-même pour expliquer ce déficit. Selon eux, il serait dû à l’environnement des nouveaux-nés. Notamment aux mesures sanitaires strictes, au stress des parents, ou encore à la fermeture des établissements accueillant les nourrissons.
Des résultats qui interrogent sur l’impact de ce déficit à long terme. “La possibilité de changer le cours des choses diminue au fur et à mesure que l’enfant vieillit”, s’inquiète le pédiatre Sean Deoni, principal auteur de l’étude.
Toutefois, le journal The Guardian précise que ces recherches n’ont pas encore reçu l’aval d’autres scientifiques. Reste à voir, dans les années à venir, si d’autres études viendront affirmer, ou non, que le Covid-19 affecte le cerveau humain.