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Les JO de Tokyo, médaille d’or de l’écologie ?

La promesse revient désormais à chaque édition. “Depuis 2010, les organisateurs des JO annoncent préparer les JO les plus verts de l’histoire”, note Lucas Faivre, auteur d’un rapport du think tank La Fabrique Écologique sur les compétitions sportives. Après Londres ou Rio, Tokyo a donc repris le même vœu olympique. À son tour, le Japon s’est engagé à faire des efforts pour réduire l’empreinte des olympiades accueillies jusqu’au 8 août.

Un pari que le pays risque bien de gagner, grâce à un coup de pouce inattendu : la pandémie. Même si l’impact de l’événement est loin d’être neutre sur l’environnement, à l’instar des éditions passées.

Moins de visiteurs aux JO de Tokyo

Du fait de la crise sanitaire, les Jeux olympiques sont en effet privés de spectateurs étrangers cette année. Puisque 600 000 personnes devaient s’y rendre en avion, ce sont 340 000 tonnes de CO2 qui seront économisées, selon le dernier rapport de développement durable des Jeux, consulté par l’AFP. Une économie substantielle.

Résultat, au total, les JO de Tokyo devraient produire 2,73 millions de tonnes de CO2. Soit moins qu’à Londres et Rio (environ 3,5 millions de tonnes). Mais encore beaucoup. Ces émissions représentent sur un an celles d’un pays comme le Monténégro et ses 620 000 habitants !

Espérons au moins que les infrastructures construites, responsables de près de la moitié de ces émissions, durent un peu… contrairement aux nombreux bâtiments olympiques abandonnés jusqu’ici.

Lits en carton et médailles recyclées

Pour “compenser” ces émissions, Tokyo s’est aussi engagé à acheter des “crédits carbone”. Ces crédits doivent financer des projets locaux contribuant à la réduction des gaz à effet de serre. Un principe qui fait débat.

Côté déchets, le Japon a promis de recycler 65 % de ses détritus… Ce qui devrait être plus facile que prévu puisque la quasi-totalité des épreuves se dérouleront à huis clos.

Certains objets ont d’ailleurs été conçus à la base en matériaux recyclés, comme les lits en carton du village olympique. Des lits faussement réputés “anti-sex”, qui ont beaucoup fait jaser sur les réseaux sociaux.

Autre innovation symbolique : les organisateurs ont récupéré l’or, l’argent et le bronze contenus dans près de 6,2 millions de téléphones portables pour fabriquer les 5 000 médailles olympiques. Les podiums des JO sont eux en plastique récupéré en mer.

Malgré cela, le WWF Japon, interrogé par RFI, pointe un manque de transparence dans le choix des fournisseurs, qui n’ont pas eu de preuve à présenter de leurs engagements environnementaux. Juste des déclarations d’intention.

Un tiers d’énergie renouvelable

Côté énergie, là encore, le geste est symbolique : pour la première fois, la flamme olympique a été alimentée à l’hydrogène (qui n’émet pas de CO2) lors de son voyage à travers le Japon, avant le début de la compétition.

En revanche, si les organisateurs visaient 100 % d’électricité d’origine renouvelable sur les sites olympiques, seulement un tiers le sera. Le reste devrait être atteint grâce à l’achat de certificats d’électricité verte (des garanties qu’une quantité équivalente d’énergie verte a été injectée dans le réseau).

Bref, même si le Japon a fait de réels efforts, et si la pandémie a joué en faveur de son bilan écologique, le pays aurait pu faire mieux. “On ne peut nier que les JO apportent de plus en plus d’attention à l’écologie, mais malheureusement les objectifs affichés ne sont jamais atteints”, résume Lucas Faivre.

Paris affichera-t-elle de meilleures performances en 2024 ? La capitale française s’est d’ores et déjà fixé un objectif plus ambitieux que Tokyo : 1,5 million de tonnes de CO2, soit la moitié de Londres ou Rio.

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