Seul un tiers de la production qui pourrait bénéficier du label commerce équitable est actuellement labellisée faute de demande suffisante des pays du Nord. Pour permettre aux producteurs du Sud d’écouler plus de stocks, la fondation Max Havelaar va lancer un
label complémentaire à celui qu’elle propose actuellement, qui impose que 20% des composants d’un produit soient issus du commerce équitable.
La nouvelle certification portera non plus sur la proportion d’ingrédients issus du commerce équitable dans un produit, mais sur l’engagement à s’approvisionner intégralement via lepour le cacao, le sucre, ou le coton. Un T-shirt comprenant 10% de coton pourrait donc recevoir le nouveau label, du moment que l’intégralité du coton ait été achetée aux producteurs selon les exigences du circuit du commerce équitable.
Pas facile en effet pour certains secteurs de s’engager à avoir au moins 20% des composants d’un produit issu du commerce équitable, seul moyen actuel d’obtenir le label. «
Le but n’est pas d’avoir plus de tablettes de chocolats labélisées. Avoir 20% de matière équitable dans des produits qui ont peu d’ingrédients, c’est déjà faisable. L’objectif de ce label, c’est d’aller vers de nouveaux marchés, comme la confiserie et le textile, qui ne se seraient pas tournés vers nous autrement », explique Marc Blanchard, directeur général Max Havelaar France.
Que faire, dès lors, d’une entreprise qui mélangerait 1% de sucre équitable avec 99% d’aspartame pour obtenir le label ? « Il faudra rester très vigilant vis-à-vis du greenwashing, reconnaît l’homme. La certification n’aura rien d’automatique et nous négocierons en interne avec les entreprises, au cas par cas. » « Il ne s’agit pas d’ouvrir toutes les vannes et de perdre notre crédibilité auprès des consommateurs », ajoute Valérie Hauchart, responsable des relations avec les producteurs, pour qui l’accroissement des volumes d’achats reste l’objectif premier. Les entreprises qui obtiendront la certification matières premières ne pourront l’afficher sur leur produit que si 100% de l’ingrédient concerné provient du commerce équitable. Autrement, elles pourront l’utiliser comme argument RSE dans leurs campagnes de communication.
Avec ce nouveau label, Max Havelaar espère doubler les volumes d’achats du circuit équitable d’ici 2017. Une partie des bénéfices obtenus ira par ailleurs renforcer les programmes d’appui aux producteurs de la fondation. 9 entreprises, dont Mars et des distributeurs majeurs en Allemagne, en Suisse et au Japon se seraient déjà engagées, selon la fondation.