Les communes et l’intercommunalité ont en effet la main sur des secteurs très émetteurs de CO2 : le bâtiment, les transports, l’alimentation… Selon un récent rapport du think tank La Fabrique écologique, les collectivités sont responsables de 15 % des émissions de gaz à effet de serre, et indirectement de 50 % d’entre elles.
50 % à 70 % des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique se jouent à l’échelle infranationale, estime aussi le GIEC, qui appelle à agir avant 2030 pour éviter la catastrophe écologique. Soit durant la prochaine mandature.
Mais si de plus en plus de communes, de Grande-Synthe dans le Nord à Langouët en Bretagne, font de l’écologie une priorité, “la France conserve une tradition jacobine : on attend encore trop de l’État”, analyse Géraud Guibert, président de la Fabrique écologique. Voici notamment 5 domaines clés sur lesquels nos élus peuvent agir.
1. Mesurer les émissions locales
Le président du think tank encourage aussi à instaurer des débats d’orientation climatique au conseil municipal. Et que tout investissement – par exemple la construction d’une école – fasse l’objet d’une évaluation économique, mais aussi écologique. “Il existe aujourd’hui des outils assez simples pour cela.”
2. Transports : développer des alternatives à la voiture
Pour limiter cet usage, les communes peuvent soutenir la création de zones à faibles émissions sur un périmètre ambitieux ou limiter les places de stationnement. Elles peuvent adopter un Plan vélo, en subventionnant l’achat de bicyclettes et réserver des voies aux mobilités douces.
Ou encore développer les transports en commun, via la gratuité ou des tarifs sociaux incitatifs. Des communes rurales soutiennent par exemple le partage de voitures électriques, l’auto-stop 2.0, des lignes de car à hydrogène…
3. Énergie : aller vers la sobriété et l’autonomie
Sur la mandature, le réseau Action climat encourage donc à rénover au moins 10 % des logements anciens, en privilégiant ceux des ménages précaires. Les maires sont aussi en mesure de proscrire les affichages publics lumineux, très énergivores.
Cette sobriété doit aussi s’accompagner du développement des énergies renouvelables, par exemple en soutenant les centrales citoyennes. “Il faut une approche transversale : quand on rénove un bâtiment, il faudrait penser à installer des panneaux solaires, encore trop peu nombreux en ville”, ajoute Géraud Guibert.
Les communes peuvent aussi valoriser les matières organiques, ou opter pour un fournisseur d’énergie verte pour les bâtiments publics.
4. Alimentation et consommation : développer les circuits-courts
Lutter contre le dérèglement climatique passe donc par une alimentation plus végétale, de saison, peu transformée, issue de circuits courts et biologiques.
Et là encore, les collectivités ont des leviers d’actions. Elles peuvent par exemple instaurer deux repas végétariens par semaine dans les cantines des employés et des écoles. Une recommandation du Réseau Action Climat, qui suggère d’aller vers 75 % d’alimentation “durable” dont 40 % de bio d’ici la fin de la mandature. La loi, elle, fixe l’objectif de 50 % d’alimentation “durable”, dont 20 % de bio dès 2022.
Plus largement, le soutien des projets d’économie locale et solidaire (le partage de tondeuses par exemple, ou la création de bibliothèque d’objets) permet aux habitants d’éviter certains achats, et leurs émissions associées.
5. Eviter les grands projets inutiles et l’artificialisation des terres
Et bien d’autres actions sont possibles ! 60 ONG, dont le Réseau Action Climat, ont notamment rédigé un Pacte pour une Transition écologique et sociale composé de 32 propositions. La liste des candidats signataires sera connue le 4 mars.
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