Nicolas Hulot veut se laisser le temps de la réflexion afin de décider du nombre de réacteurs d’EDF à fermer après ceux de Fessenheim (Crédit : DR)
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La baisse du nucléaire d’ici 2025, un “totem” irréalisable pour Nicolas Hulot
“On s’était fixé un totem, mais on ne s’est pas mis en situation d’y parvenir. Tous les interlocuteurs que j’ai, dans mes services, à l’Ademe, chez RTE, (des) spécialistes de l’énergie, savaient” que ce ne serait pas possible “sauf dans une brutalité excessive”, a-t-il expliqué sur BFMTV.
Priorité à la lutte contre le changement climatique
Or, selon le dernier bilan prévisionnel publié par RTE mardi 7 novembre 2017, une diminution trop rapide du parc nucléaire obligerait le gouvernement à maintenir en activité les quatre centrales à charbon françaises et à construire une vingtaine de nouvelles centrales au gaz.
Ce recours accru aux énergies fossiles entraînerait irrémédiablement le doublement des émissions de CO2 émises par la production d’électricité en France (soit un passage de 22 millions de tonnes de CO2 en 2016 à 42 millions de tonnes en 2035) alors même que les engagements internationaux des 197 signataires à l’Accord de Paris sont toujours insuffisants.
Ces engagements, débattus une fois de plus à l’occasion de la COP23 organisée à Bonn depuis lundi 6 novembre, ne permettraient à l’heure actuelle (selon un rapport de l’ONU), de couvrir qu’un tiers des réductions d’émissions nécessaires pour maintenir le réchauffement de la planète sous les 2°C.
Un schéma allemand à éviter
L’Allemagne émet près de deux fois plus de gaz carbonique par habitant que la France (11,5 Teq contre 6,5 Teq), et deux nouvelles centrales viennent d’être mises en service à Moorburg (1,6 GW) et Mannheim (0,9 GW), alors que le charbon représentait déjà 42% du mix électrique national en 2015.
Quels scénarios peut-on envisager ?
Sans donner plus de précisions, Nicolas Hulot veut se laisser le temps de la réflexion et de l’analyse afin de décider du nombre de réacteurs d’EDF à fermer après ceux de Fessenheim (prévus avant la fin du quinquennat), et d’organiser une baisse effective de la part de l’atome plus progressive à l’horizon 2030 ou 2035.
Le scénario “Volt”, qui table quant à lui sur une croissance plus réaliste de 1,5 % par an et un prix de la tonne de CO2 à 30 euros, ne parviendrait qu’à réduire à 60 % la part du nucléaire à l’horizon 2030 (56 % en 2035), mais serait “le plus performant du point de vue des émissions de CO2”, conclut RTE.
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