Partager la publication "Nouveaux médias : 6 podcasts féministes à découvrir"
Et parce que les podcasts ne nécessitent pas beaucoup de matériel, ils ouvrent des portes à celles et ceux qui n’ont que peu de place dans les médias traditionnels. Les femmes en particulier se saisissent du podcast pour réfléchir et déconstruire les rapports de genres dans la société. Alors que le féminisme se résume trop souvent dans les médias à quelques publications militantes, le podcast apparaît comme le médium parfait pour explorer et démocratiser le sujet.
Comme l’analyse la documentariste audio Charlotte Pudlowski dans les colonnes de Konbini : “Pourquoi les femmes investissent-elles ce média-là ? Car c’est un format où tu peux faire du long, où tu as le droit de parler sans qu’on te coupe la parole, un média où on ne les voit pas alors que les femmes sont en permanence réduites à leur physique, à leur image…”
Petite sélection non exhaustive de programmes féministes.
Un podcast à soi : intimiste et poétique
Le podcast est signé Charlotte Bienaimé, productrice sur France Culture, habituée de l’émission “Les pieds sur Terre” et autrice. Elle y mêle entretiens, récits intimes, lectures de textes, paroles d’experts, et nous la suivons avec plaisir dans ses réflexions personnelles et universelles. Femmes noires, sportives, activistes, lesbiennes ou âgées, dans “Un podcast à soi” – référence à Virginia Woolf, Charlotte Bienaimé explore le féminisme avec intelligence et poésie.
Les couilles sur la table : déconstruire la domination
Pourquoi la voiture est-elle un symbole de virilité ? Qu’est-ce que une identité masculine acceptable selon l’Église ? Comment se structure la masculinité dans un milieu populaire et rural ? Autant de questions auxquelles s’attaque Victoire Tuaillon, accompagnée de sociologues, géographes, philosophes, historiens… Des entretiens d’une trentaine de minutes qui donnent matière à réfléchir et à déconstruire.
La poudre : donner la parole aux femmes
Lauren Bastide fonde alors avec son ami journaliste Julien Neuville, le studio indépendant Nouvelles Écoutes. Elle y développe le podcast “La Poudre”, pour donner la parole aux femmes qui l’ont interpellée, qu’elle admire, qui luttent. Quelle éducation ? Quel rapport au corps ? Quelle construction en tant que femme dans une société patriarcale ? Des entretiens fleuves d’environ une heure, intimistes, militants, presque thérapeutiques parfois, dans lesquels la journaliste interroge l’enfance, la féminité, la sexualité de ses invitées.
Yesss : une réponse au harcèlement
Chaque épisode parle de ces “warriors” qui ont réagi face au harcèlement dans l’espace public, au travail ou encore en famille. Si le podcast rappelle que “parfois on n’y arrive pas et ce n’est pas grave“, il donne de l’énergie à celles qui ne veulent plus se laisser faire.
The Womanist : expatrié et afro-féministe
Leur point de vue de femmes noires françaises expatriées aux États-Unis est rare et leur permet de traiter les thèmes abordés en prenant en compte de nombreux paramètres. Le podcast des deux jeunes femmes (parfois accompagnées d’une invitée) est résolument afro-féministe.
Quoi de meuf ? : féminisme intersectionnel et pop culture
Clémentine Gallot et son invitée nous emmènent dans leurs discussions pendant 45 minutes à chaque épisode, grâce à leur naturel et à leur humour. Ce qui n’empêche pas le podcast d’être très bien documenté. À côté des “gros sujets” tels que le consentement, la place des femmes dans les médias ou la procréation médicalement assistée, “Quoi de meuf ?” s’attaque aussi à des livres, des séries, des films ou des téléréalités de la pop culture.
- Dans “Aimer à 20 ans” un petit podcast de 5 minutes produit par Arte Radio, Sophie Andry raconte son histoire d’amour.
- Dans chacun des sept épisodes de “Quouïr”, programme de Nouvelles Écoutes, des personnes homosexuelles, bies ou trans racontent leur coming out.
- Parler des règles est un acte militant : c’est l’affirmation de cet épisode des “Sales gosses” sur Slate.fr.