Partager la publication "One Ocean Summit : le monde au chevet des océans"
Les océans ont-ils encore un avenir ? Alors qu’ils occupent 70,8 % de la surface de la Terre et jouent un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique, un sommet se tient en France, à Brest, les 9, 10 et 11 février 2022 pour tenter de trouver des solutions concrètes à la préservation du milieu marin, si crucial à notre survie. ONG, scientifiques, politiques et entrepreneurs se réunissent pendant trois jours à l’occasion de ce premier sommet mondial, baptisé One Ocean Summit. Environ 400 experts issus de 55 pays et une vingtaine chefs d’État, dont Emmanuel Macron, ont répondu présents pour tenter de sauvegarder les océans.
Pour comprendre à quel point les enjeux sont majeurs dès qu’il est question de préservation des océans, il faut rappeler leur rôle majeur. Les océans absorbent plus de 90% de la chaleur résultant des gaz à effet de serre et abritent une faune et une flore incroyablement riches et diversifiées. Une vie sous-marine une grande partie reste encore méconnue. Le sommet One Ocean Summit vise à alerter notamment les États sur l’urgence de renforcer la protection de l’environnement sous-marin. L’objectif est de trouver un accord international sur le plastique, de discuter concrètement d’un traité sur la haute mer qui sera négocié en mars à l’ONU, des COP biodiversité et climat et de préparer la conférence de l’ONU sur les océans qui se tiendra à Lisbonne en juin.
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Principale avancée de ce sommet : la signature d’un traiter destiné à la protection des zones de “haute mer”. A l’heure actuelle, 60 % de la surface maritime du globe concerne ces zones au large des côtes. Ces espaces se situent hors de la juridiction de tout État, avec toutes les difficultés de régulation que cela implique pour les océans (pollution, surpêche, etc.).
Ce vendredi 11 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le lancement d’une coalition comptant les 27 Etats membres de l’UE et 13 autres pays. Ces quarante États s’engagent à adopter des mesures communes afin de protéger la biodiversité en haute mer.
Il est grand temps que nous édictions une alliance entre nous et l’océan. C’est seulement ensemble que nous pourrons affronter la vague
Ursula von der Leyen lors du One Ocean Summit à Brest.
En outre, Ursula von der Leyen annonce la mise en place d’un projet informatique d’envergure autour des océans. Le but ? Permettre aux chercheurs d’accéder à des simulations numériques des océans de la planète. Ce futur “jumeau numérique” de l’océan se veut un projet initié depuis une vingtaine d’année. Il devrait connaître une forte accélération ces prochaines années. Enfin, elle a évoqué la création d’une mission de recherche pour trouver des solutions afin de restaurer les océans et les milieux aquatiques.
Ce sont les deux sujets majeurs abordés à l’occasion du One Ocean Summit. Concernant la “haute mer”, ce sont des enjeux qui paraissent d’autant plus importants que l’ONG Sea Sheperd a filmé début février des centaines de milliers de poissons morts dans le golfe de Gascogne. Ils ont été rejetés au large de La Rochelle par un navire-usine de 140 mètres de long. Ce bateau, le Margiris, est capable de pêcher 250 tonnes par jour. Le propriétaire du Margiris évoque un “incident de pêche”. Une défense qu’il faudra étayer : Sea Sheperd France a porté plainte le 8 février dernier auprès de la gendarmerie maritime de Lorient. La police hollandaise, pays où est immatriculé le super-chalutier, mène, elle aussi, une enquête.
Cette “haute mer” encore trop méconnue fait l’objet de toutes les attentions. D’ailleurs, l’Unesco, l’organisation de l’ONU pour l’éducation, s’est engagée jeudi 10 février à cartographier au moins 80 % des fonds marins d’ici 2030, contre 20 % actuellement. L’organisation a demandé aussi aux Etats d’inscrire l’éducation à l’océan dans les programmes scolaires d’ici 2025. “La communauté internationale doit faire de l’éducation l’un des piliers de son action en faveur de l’océan. Car si nous voulons mieux le protéger, nous devons mieux l’enseigner”, souligne Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Unesco.
Que faire pour lutter contre les quelque 20 milliards de particules de plastique qui flottent à la surface de l’eau ? Depuis de longs mois, des experts du monde entier travaillent à l’élaboration d’un accord sur le plastique. Un accord qui doit être divulgué à l’occasion du One Ocean Summit. Parmi eux, des scientifiques de l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) en France.
C’est, à terme, avoir des systèmes de prédiction qui sont beaucoup plus élaborés, qui font appelle à l’intelligence artificielle, à une collecte de données qui est beaucoup plus large. Le service qui existe par exemple pour la météo actuellement pour le public peut exister pour tous les aspects, y compris savoir où la pollution plastique va s’échouer, où sont les risques de pertes de containers avec ces arrivées massives de microplastiques.
François Galgani, océanographe à l’Ifremer, a-t-il expliqué à RFI.
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