Partager la publication "OUI DEMAIN : la seconde main va-t-elle devenir le premier choix ?"
L’industrie de la mode fait partie des activités humaines les plus polluantes pour la planète. L’engouement de la seconde main – la vente et revente de produits d’occasion – semble donc être une solution intéressante pour limiter l’empreinte écologique de ce secteur. Mais qu’en est-il vraiment. Pour en parler, Armelle Oger reçoit Dounia Wone, directrice RSE & Inclusion chez Vestiaire Collective (plateforme leader de la seconde main de luxe), dans le cadre de la dixième masterclass OUI DEMAIN, organisée par WE DEMAIN pour les étudiants du groupe OMNES Éducation (anciennement INSEEC U.).
La fast fashion incite le grand public à acheter sans cesse des produits de mode à petits prix mais aussi de faible qualité. Des vêtements qui sont produits pour la plupart très loin de chez nous, en Asie, dans des conditions éthiques discutables (travailleurs précaires) et en ayant recours à des produits chimiques très néfastes.
Seconde main : “achetez moins, mais achetez mieux”
Les consommateurs aspirent à une mode plus durable et éthique et la digitalisation aide à sauter le pas : “La digitalisation a fait que, plus simple c’est pour un consommateur de rentrer dans la seconde main, le plus de monde on touche, rappelle Dounia Wone. Mais aujourd’hui on arrive dans une nouvelle ère où tous les modèles de seconde main ne se valent pas puisqu’il y a l’effet rebond dont il faut se méfier. L’effet rebond, c’est pouvoir acheter moins cher un produit et donc… acheter plus. Vestiaire Collective n’a pas choisi le créneau de la fast fashion pour ne pas encourager cette frénésie mais a choisi le secteur du luxe. Le message est davantage : achetez moins mais achetez mieux. Investissez dans des pièces plus durables.” La seconde main peut donc avoir un effet pervers : amplifier la surconsommation au lieu de la réguler.
Aujourd’hui encore, souligne Dounia Wone, la première motivation des consommateurs sur les plateformes de seconde main n’est pas l’environnement mais le prix. Mais, pour elle, c’est une porte d’entrée pour les éduquer à une consommation plus durable. Et plus les individus seront en demande, plus les marques accélèreront leur virage vers davantage de circularité.