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Pour mesurer la richesse, remplaçons le PIB par l’espérance de vie !

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Le XXIe siècle a vraiment commencé au mois d’avril 2020, quand la moitié de l’humanité s’est retrouvée confinée chez elle et l’économie mondiale paralysée par le virus du Covid-19.

Les gouvernements de la planète, faute d’avoir pris soin de leurs écosystèmes, ont dû faire le choix de préférer la santé de leur population à la croissance de l’économie. Une économie enfin remise à sa juste place, subordonnée à la santé humaine et à la vie sur Terre.

La ville chinoise de Wuhan, d’où est parti le Covid, s’est développée en détruisant les écosystèmes et la frontière homme-animal, libérant ainsi des milliers de coronavirus, dont le pangolin et les chauves-souris sont des porteurs sains mais qui sont mortels pour l’Homme. 

L’épidémie, avec son confinement et sa société masquée, remet en cause le tissage des liens sociaux, première source du bonheur humain. La démonstration est ainsi faite que détruire la nature est un suicide social et une folie économique, et que le système basé sur la croissance avec comme critère le produit intérieur brut est insoutenable. Il nous conduit à notre perte. 

Éloi Laurent, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et auteur de nombreux ouvrages, propose de substituer comme boussole à la croissance du PIB – et ses deux impensés que sont les inégalités sociales et les crises écologiques –, l’espérance de vie et la pleine santé.

Chiffres et tableaux à l’appui, il montre que l’espérance de vie rend compte de la qualité de la vie, de l’état du système de santé et de l’équité des régimes de protection sociale. C’est un indicateur de civilisation qui témoigne du traitement des personnes âgées, du bien-être humain et de la soutenabilité. 

Le recul de cet indicateur aux États-Unis entre 2014 et 2017 – une régression inédite depuis la Seconde Guerre mondiale – est la meilleure preuve de l’appauvrissement humain du pays et de sa crise démocratique existentielle. C’est donc l’espérance de vie qui doit guider les politiques publiques du XXIe siècle, en prenant la forme d’un État social-écologique libéré de la croissance et visant la pleine santé.

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