Partager la publication "Pourquoi le GIEC est devenu une référence sur le réchauffement ?"
Le GIEC vient de publier, ce lundi 9 août, un nouveau rapport alarmant sur le réchauffement climatique. Il s’agit de son sixième rapport d’évaluation sur le sujet. Des rapports toujours très attendus, le GIEC étant devenu au fil du temps l’instance de référence en la matière.
Pourquoi ? Qui sont les membres du GIEC ? Comment s’organise-t-il ? Pourquoi a-t-il reçu le prix Nobel de la paix en 2007 aux côtés de l’ancien vice-président américain Al Gore ? WE DEMAIN fait le point.
Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a été créé en 1988 par deux organismes de l’ONU. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ainsi que l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ce groupement scientifique est ouvert dès le départ au 195 États membres de ces deux organisations.
Il se compose donc de centaines de chercheurs de nationalités différentes et de diverses disciplines. Ces derniers s’engagent bénévolement comme experts. D’où l’autorité du GIEC.
Son financement se fait sur une base libre et indépendante pour chaque État. Le budget annuel du GIEC représente environ 6 millions d’euros. La France contribue par exemple à hauteur d’un million d’euros.
Le GIEC n’est pas un laboratoire de recherche. Ses scientifiques ne publient pas de nouveaux travaux. Ils synthétisent ensemble des milliers d’études publiées sur le climat dans les revues scientifiques reconnues. Leur but : dégager un consensus pour les scientifiques et les États, invités à s’appuyer dessus pour trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement.
D’une part, il publie des rapports d’évaluation, qui mettent en lumière l’évolution du climat, ses causes, ses conséquences ainsi que les pistes pour limiter le réchauffement. Depuis sa création, le groupement scientifique a publié six rapports d’évaluation, de plusieurs milliers de pages chacun. En 1990, en 1995-1996, en 2001, en 2007, en 2013-2014, et le dernier rapport ce 9 août 2021.
Pour être plus accessibles, ces derniers sont synthétisés, sous forme de “résumé pour les décideurs” à l’intention des États membres, et d’un “résumé technique”.
Le GIEC réalise également des rapports spéciaux pour l’ONU, qui abordent des sujets spécifiques. Le plus récent a été publié en 2019 et traite des océans et de la cryosphère.
Si le GIEC apporte des pistes pour endiguer le réchauffement climatique, il n’est pas directement prescripteur. Et il ne prend pas non plus part aux négociations politiques. On dit donc de ses rapports qu’ils sont “policy relevant, but not policy prescriptive” (“politiquement pertinents, mais non prescriptifs”). Ce qui explique aussi que sa parole, aussi fiable soit-elle, n’ait pas encore réussi à freiner le réchauffement.
Le GIEC se divise en trois groupes de travail.
Pour ce sixième rapport, le groupe de travail 1 du GIEC, coprésidé par la Française Valérie Masson-Delmotte, était par exemple composé de 234 auteurs de 66 nationalités différentes.
Une équipe spéciale est également en charge des inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Celle-ci développe et améliore un guide méthodologique pour le suivi des GES.
Chaque gouvernement dispose d’un “point focal national”. En France, il s’agit de l’ONERC (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique).
Le GIEC fonctionne sur la base d’une réunion plénière. Celle-ci se tient une ou deux fois par an. Toutes les décisions y sont prises par les représentants des gouvernements, par consensus. Chaque membre dispose d’une voix.
On trouve à la tête du GIEC un bureau, constitué de 36 membres élus à l’assemblée plénière. Dont un président et trois vice-présidents. Les membres sont élus pour cinq à sept ans. C’est-à-dire le temps qui correspond à la durée de la réalisation d’un rapport d’évaluation.
Le “résumé pour les décideurs” doit notamment être validé ligne par ligne par l’ensemble des délégations nationales, sous le contrôle des auteurs. D’où, encore une fois, la forte autorité du GIEC.
Mais reste encore aux politiques à en tirer pleinement les conséquences. Et à passer à l’action.
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