Partager la publication "Pourquoi Lego tourne le dos au plastique recyclé"
Du réemploi plutôt que du plastique recyclé. Deux ans après avoir lancé la commercialisation de briques issues de plastique recyclé, la firme danoise Lego fait machine arrière. Le fabricant de jouets, qui vend des milliards de briques plastiques de différentes tailles, formes et couleurs chaque année, avait annoncé intégrer du PET issu de bouteilles plastiques usagées dans son processus industriel. Après 3 ans de R&D et 250 “recettes” différentes testées, Lego pensait avoir trouvé la bonne équation.
Las, selon elle, le recours au plastique recyclé est synonyme de davantage d’émissions de carbone en raison du processus complexe pour fabriquer ces nouvelles briques. Le processus est très énergivore et aurait nécessité d’importantes transformations dans les usines. Selon les estimations de Lego, l’empreinte écologique aurait été trop lourde. La marque a donc annoncé courant septembre qu’elle abandonne cette piste, même si le biopolypropylène sera toujours présent dans la fabrication de certains accessoires, comme les feuilles, les arbres, etc.
Lego reste attaché à son objectif de réduction de 37 % ses émissions de CO2 à horizon 2032 par rapport à 2019 (et zéro émission nette d’ici 2050). Pour conserver cette trajectoire, le groupe danois compte sur le réemploi et le méthanol vert. Lego aime à souligner la durabilité de ses composants. Des briques vieilles de 60 ans sont toujours compatibles avec celles vendues dans le commerce en 2023. Et, selon une étude menée par Lego, 97 % des possesseurs de Lego les transmettent à leurs enfants et petits-enfants.
Si le rPET (polytéréphtalate d’éthylène recyclé) n’a pas donné satisfaction, le bio-PE, un bioplastique créé à partir de ressources végétales renouvelables (canne à sucre, maïs…), semble, lui, bien plus prometteur aux yeux de Lego, qui affirme avoir déjà testé “plus de 300 matériaux différents”.
En outre, la firme a indiqué qu’elle allait aussi se tourner vers “des plastiques fabriqués à partir de sources alternatives telles que l’e-méthanol“. Ce carburant de synthèse, produit à partir d’énergie renouvelable, s’obtient en mélangeant du dioxyde de carbone (CO2) et de l’hydrogène résiduels. Dans ce domaine, elle a passé un partenariat avec le groupe Novo Nordisk, leader du secteur de la santé, afin de lancer la production à Kassø, au Danemark. Un premier lot d’e-méthanol sera livré courant 2024.
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