Partager la publication "Présidentielle 2022 : la cause animale, nouvel enjeu électoral ?"
Ce lundi 4 octobre avait lieu la Journée mondiale des animaux. À cette occasion, le président de la République s’est rendu dans un refuge pour chiens et chats en Haute-Saône. Lors de cette visite à la SPA, Emmanuel Macron a présenté des mesures pour renforcer la protection des animaux. Un sujet qui touche bon nombre de Français et qui pourrait peser lors de la présidentielle 2022.
Créé il y a cinq ans, le Parti animaliste avait déjà recueilli 490 000 voix (2,2 % des suffrages) lors des élections européennes de 2019, sans quasiment aucune campagne. Juste derrière le Parti communiste et les centristes de l’UDI.
Ce qui pousse le parti à voir plus loin : pour la première fois, il présentera une candidature à la présidentielle de 2022. Celle de l’avocate de l’association L214, Hélène Thouy.
Avec ses vidéos choc d’abattoirs, l’association a largement contribué à sensibiliser les Français à la cause animale ces cinq dernières années. En janvier dernier, 69 % d’entre eux estimaient d’ailleurs que les politiques ne défendaient pas suffisamment bien les animaux, selon un sondage Ifop réalisé pour la Fondation 30 millions d’amis.
D’après cette même enquête, ils étaient 89 % à se déclarer contre toute expérimentation animale, 85 % pour l’interdiction de l’élevage intensif, 77 % contre la chasse à courre, 75 % contre les corridas et 72 % contre la présence d’animaux sauvages dans les cirques.
Et selon un plus récent sondage, réalisé en septembre par l’IFOP pour le site spécialisé Woopets, le sujet pourrait même peser sur les prochaines élections. En effet, 47 % des sondés y affirment qu’ils pourraient voter en fonction des propositions d’un candidat sur le bien-être animal. C’est encore plus vrai pour ceux qui se sentent proches d’EELV (69 %), de LFI (68 %) ou de Marine Le Pen (62 %). Le sujet importe un peu moins les sympathisants de Xavier Bertrand (46 %), d’Anne Hidalgo (39 %) ou d’Emmanuel Macron (28 % ).
Les politiques et candidats à la présidentielle 2022 commencent donc à se saisir de ces questions.
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Dans un entretien accordé au JDD ce dimanche, le candidat écologiste Yannick Jadot déclare ainsi que, s’il était élu, sa première mesure à l’Élysée serait d’engager “la sortie de l’élevage industriel” et d'”interdire l’élevage en cage”.
En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait séduit nombre de végans et végétariens, affirmant : “Être végan, c’est être révolutionnaire”.
Marine Le Pen avait elle promis de faire de la protection animale une “priorité nationale”. La candidate du RN, qui a un diplôme d’éleveuse, aime d’ailleurs se présenter en “mère à chats”.
De son côté, Emmanuel Macron, premier président à avoir adopté un chien à la SPA, a annoncé consacrer 30 millions d’euros du plan de relance pour lutter contre la maltraitance et les abandons des animaux de compagnie, de plus en plus nombreux.
En janvier, la majorité présidentielle a aussi voté une loi pour interdire la vente des chiens et chats en animalerie d’ici à 2024 et mettre fin progressivement à la présence d’animaux sauvages dans les cirques. Mais le Sénat a torpillé les mesures la semaine dernière.
Car si la cause animale semble faire consensus dans les intentions, sur le terrain elle met en jeu des intérêts électoraux divergents. Les politiques restent soucieux de ménager les éleveurs et les chasseurs, auxquels Emmanuel Macron a lui-même fait diverses concessions.
Pour permettre aux électeurs de mieux suivre l’action concrète des politiques sur le sujet, L214 a donc lancé “L’observatoire Politique & Animaux“. Ce site Internet attribue des notes aux partis politiques en fonction de leurs votes aux parlements français et européen. Dans son classement, le Parti animaliste décroche sans surprise une note de 19/20, EELV 18/20, LFI 17/20. Le PCF s’en sort avec un 11/20, quand le PS échoue avec un 8/20, tout comme LREM ou Les Républicains (7/20). Le parti de Marine Le Pen se voit lui infliger un 6/20.
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