Partager la publication "Présidentielle 2022 : Quels candidats à la primaire écolo ?"
Cap sur la présidentielle 2022. À peine la page des Régionales tournée, les écolos se préparent pour une nouvelle bataille : la primaire écologiste. Les candidats ont jusqu’au 12 juillet pour se faire connaître. Et déjà cinq prétendants sont déclarés.
Dernière candidature en date : le 5 juillet, c’est Delphine Batho qui a levé le voile sur ses intentions. Avant elle, Sandrine Rousseau, Eric Piolle, Yannick Jadot et Jean-Marc Governatori se sont déjà lancés dans la course à l’Elysée.
Cette primaire est ouverte à Europe Écologie les Verts, mais aussi à Cap Écologie, Générations, le Mouvement des progressistes et Urgence écologie.
Quant au vote en lui-même il aura lieu en deux tours. Du 16 au 19 septembre, puis du 25 au 28 septembre. Toute personne de plus de 16 ans peut y participer. À condition de s’inscrire avant le 12 septembre, de signer une “charte” des valeurs écologistes et de payer 2 euros.
En attendant, voici déjà les candidats écolos en lice à la présidentielle 2022.
Sandrine Rousseau (49 ans), l’universitaire féministe
Sandrine Rousseau est la première à avoir annoncé sa candidature, le 26 octobre 2020. Cette enseignante en économie de l’environnement a aussi été conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais et numéro 2 d’EELV.
Celle qui se réclame de “l’écoféminisme” est surtout connue pour être en partie à l’origine de l’affaire Denis Baupin (ex-responsable du parti, accusé de harcèlement sexuel.) Une affaire à la suite de laquelle Sandrine Rousseau s’est mise en retrait de la vie politique. Avant d’adhérer à nouveau au parti en 2020. Elle peut donc compter sur l’appui des réseaux féministes, une force assez importante au sein des écolos.
Sandrine Rousseau défend par ailleurs “un changement de modèle radical”, en prônant notamment la reprise “sans filtre” des propositions de la Convention citoyenne pour le climat.
Éric Piolle (48 ans), le maire “des convergences”
Eric Piole est le deuxième à avoir officialisé sa candidature, le 29 juin. Ancien cadre de l’industrie, Eric Piolle a été réélu maire de Grenoble en 2020. Fort de cette expérience, l’édile aime se présenter comme le seul capable de faire “passer l’écologie d’une culture de contre-pouvoir à une culture de pouvoir”.
Sur le fond, Eric Piolle se dit “l’allié des luttes d’aujourd’hui”. Les marches pour le climat, mais aussi le féminisme, l’antiracisme, le combat social et démocratique des gilets jaunes. Dont il s’est d’ailleurs réclamé. Il dénonce les violences policières, un “monde néolibéral”, une “justice aux ordres des accumulateurs de profit”.
Une rhétorique avec laquelle il espère “fédérer l’arc humaniste”. Pour cela, il vise une union des différentes sensibilités de gauche, à l’image des alliances menées aux élections municipales et régionales. “Je refuse de fracturer, je veux créer des convergences”, martèle Éric Piolle.
Yannick Jadot (53 ans), l’européen pragmatique pour la présidentielle 2022
L’ancien responsable de Greenpeace France a lui officialisé sa candidature le 30 juin. Eurodéputé depuis 2009, il peut se vanter d’être arrivé en 3e position aux Européennes de 2019, derrière LREM et le RN, avec 13, 5 % des voix.
Avec Eric Piolle, il est l’un des deux favoris de cette primaire. Une primaire qu’il avait d’ailleurs remporté fin 2016, avant de se ranger derrière la candidature de Benoît Hamon.
Sur le fond, il partage bon nombre d’idées avec Eric Piolle, mais celui qui se veut “pragmatique” cherche à ne pas trop effrayer l’électorat modéré, notamment les déçus du macronisme. Il s’est d’ailleurs dit par le passé favorable à l’économie de marché, suscitant des critiques des écolos plus radicaux, le qualifiant de “Vert allemand” (qui acceptent de s’allier à la droite).
Depuis quelques mois, Yannick Jadot essaye toutefois d’effacer cette image, en mettant en avant des thématiques sociales. Il est aussi un défenseur de la République et de la laïcité, quand les écolos sont accusés d’ambiguïté sur ce sujet.
Jean-Marc Governatori (62 ans), le Niçois “centriste”
Le coprésident du parti Cap écologie (issu de la fusion entre Cap21 de Corinne Lepage et l’Alliance écologiste indépendante) a déclaré sa candidature le 3 juillet.
Ce Niçois entend incarner “l’écologie au centre”. Il se distingue ainsi des autres candidats, qu’il considère comme des représentants de l’écologie “de gauche”.
Candidat aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jean-Marc Governatori avait cavalier seul, quittant la liste emmenée par EELV au lendemain d’une union avec le PS et le Parti communiste. Il s’était dit prêt à un accord avec Renaud Muselier (Les Républicains), avant même le premier tour, à l’issue duquel il a récolté 5,3 % des voix.
Delphine Batho (48 ans), l’ex-ministre décroissante
L’ancienne socialiste et ministre de l’Écologie sous François Hollande a aussi annoncé lundi 5 juillet son intention de se présenter. Avec sa candidature, le débat de la primaire s’ouvre au-delà d’EELV puisque Delphine Batho préside depuis 2018 le mouvement Génération écologie.
Connue pour son franc-parler, la députée des Deux-Sèvres est “pour la régulation écologique de l’économie de marché“, “assume d’être pour la décroissance, d’être pour un équilibre entre les nécessités humaines et les nécessités de la préservation du vivant”.
Féministe, attachée à la laïcité, Delphine Batho défend une écologie politique “indépendante des anciens clivages partisans”. “Je m’en fous de savoir le parcours des électeurs et des électrices. S’ils sont pour le climat, s’ils sont pour la biodiversité, s’ils sont contre le consumérisme, contre les pesticides, ils ont vocation à voter pour les écologistes et à être les bienvenus”, a-t-elle lancé sur BFMTV.
D’autres candidats vont-ils se déclarer ? Après des résultats mitigés aux régionales, cette primaire sera en tous cas essentielle, permettant de mesurer la mobilisation des électeurs sensibles à la cause verte avant la présidentielle 2022.