Partager la publication "Présidentielle : Macron, un pari qui en dit long sur l’état de la société"
Un vide apparent dans de nombreux domaines : économie, vie sociale, démocratie, éducation, gouvernance, perception de l’avenir… Un sentiment diffus de déclin qui s’accroît au fur et à mesure que les perspectives d’une amélioration sensible s’éloignent, que la France est divisée, tendue et sans perspectives. On sait depuis Pascal que la nature a horreur du vide (même si en réalité elle en est “pleine”…) ; c’est aussi le cas de la nature humaine.
Anémie et anomie
Sans parler du “culte de l’exception” qui empêche une France trop attachée à son “modèle” de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, de faire comme les autres de peur de perdre son originalité. Ces caractères expliquent en grande partie notre incapacité presque chronique à mettre en question nos certitudes, nos habitudes, nos attitudes. Et à prendre un peu d’altitude. Toutes choses que propose au fond Emmanuel Macron dans ses discours. Pourra-t-il passer aux actes ?
Non société et société du non
Mais ils ne doivent pas être les seuls à porter le fardeau ; on pourrait citer aussi les institutions inefficaces, les syndicats dépassés, les médias critiques et cyniques, toujours prompts à dénoncer, à alimenter ou créer des polémiques. Sans oublier les citoyens, qui ne sont pas tous et toujours de bonne foi, et dont beaucoup préfèrent râler et accuser les autres que s’engager et participer.
Une nouvelle donne nécessaire
Mais aussi des hommes qui ne sont pas en mesure d’en changer, prisonniers de leurs vieux schémas, de leurs contraintes partisanes et de leur manque de crédit dans l’opinion. Ceux-là devront être remplacés par d’autres, capables d’insuffler une vision plus contemporaine, d’en finir avec les vieux débats sclérosants et les postures, de proposer une pédagogie du réel et des approches nouvelles pour redresser le pays.
Plus de scepticisme que d’enthousiasme
Il en serait de même d’une société qui serait gouvernée à partir des seules idées de “droite” ou de “gauche”. Deux notions que les Français ont d’ailleurs de plus en plus de difficulté à définir et dans lesquelles ils hésitent à se reconnaître.
Un contexte qui a profondément changé
Elles s’articulent autour de trois arguments principaux : la trahison du Président (mais on verra si ceux qui l’utilisent lui resteront fidèles dans les prochains mois…) ; le bilan médiocre de l’ex ministre de l’Économie (un reproche exprimé en particulier par ceux qui l’ont empêché de faire ce qu’il souhaitait pour “libérer” l’économie…) ; son manque d’expérience politique, illustré par le fait qu’il n’a jamais été élu et qu’il a fait ses armes dans la “société civile” (ignorant le fait que cette “fraîcheur” est l’un des atouts principaux de Macron).
Outils numériques
Leur conviction s’appuie sur un postulat : un homme sans parti ni réseau ou parrainage véritable ne peut réussir à s’imposer et à bousculer l’histoire. C’est pourtant ce qu’a fait le général de Gaulle en son temps, dans un contexte lui aussi très différent. On notera en outre que les qualités de “l’homme providentiel” dont la France a aujourd’hui besoin ne sont pas les mêmes qu’en 1958. Et que les réseaux se constituent bien plus vite qu’avant, grâce aux outils numériques.
Microns contre Macron
Même si elle ne va pas à son terme, elle présente un avantage évident et important : l’incitation (voire l’obligation) faite aux leaders “classiques” de modifier leurs discours, de revoir leurs programmes, de se montrer moins dogmatiques, plus clairvoyants, plus humbles. En un mot, plus “modernes”.
Et donc, si elle convainc les électeurs, d’éviter au pays une probable catastrophe, dans un contexte irréversible de mondialisation et de révolution technologique qui rendront de plus en plus obsolètes toutes les formes de frontières.
Classiques, populistes et rénovateurs
Mais ce sera
in fine aux Français de décider de choisir entre les “classiques”, les “populistes” et les “rénovateur” et de s’exprimer. D’abord dans les sondages des prochaines semaines, qui orienteront immanquablement l’organisation et l’issue des primaires, puis dans les urnes en 2017. Leur vote sera une forme de pari, qui en dira long sur l’état de la société, et décidera en partie de son avenir.Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
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