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Que signifie “Gagner” pour les Français en 2024 ?

Gagner de l’argent ? Au loto ? Une épreuve sportive ? Une étude Les Naopelons/Occurrence met en lumière la perception du concept de “la gagne” par la population française.

Le 11/01/2024 par Florence Santrot
Gagner
Gagner n'a pas la même signification pour tout le monde. Crédit : Canva.
Gagner n'a pas la même signification pour tout le monde. Crédit : Canva.

À l’occasion du sommet Les Napoleons, qui se tient les 11 et 12 janvier 2024 à Paris au siège de l’Unesco et dont WE DEMAIN est partenaire média, une étude met en lumière la “culture de la gagne” parmi les Français. À quelques mois des Jeux Olympiques qui se tiendront en France, e sujet mérite qu’on s’ attarde. Fin décembre 2023, le cabinet Occurrence (Groupe Ifop) a donc mené une enquête auprès de 1 000 Françaises et Français sur le concept de “Gagner”. “La première thématique qui arrive en tête, à hauteur de 20 % des réponses, quand on évoque le terme ‘gagner’, c’est l’argent, explique Assaël Adary, cofondateur et président du cabinet Occurrence. En gagner beaucoup, en gagner davantage.”

Assaël Adary
Assaël Adary, cofondateur et président du cabinet Occurrence. Crédit : Fisheye.

Vient ensuite une deuxième famille (13 %) qui rassemble des termes comme le bonheur, la fierté, la gloire… puis un troisième ensemble de concepts qui voit gagner comme un aboutissement, un chemin positif qui se mérite, qui se conquiert, qui est le fruit d’un travail. “Mais ce qui est très intéressant, c’est, d’une part, que le sport arrive assez bas, seulement 5 % des réponses. D’autre part, la place de l’inconnue arrive très haut, juste derrière l’argent, avec 19 % des réponses. On englobe ici l’idée du hasard, de la chance, du jeu, des aléas… Peut-être aussi une référence à la loterie nationale”, ajoute Assaël Adary.

Est-ce que la fin justifie les moyens ?

L’enquête a interrogé les Français sur cet adage qui signifie qu’une personne est prête à tout, y compris à recourir à des moyens condamnables, pour atteindre un but. Alors, la fin justifie les moyens ? “La réponse est très partagée : 43 % des répondants ont dit oui, 52 % non”, pointe Assaël Adary.

Face à cette réponse, le Cabinet Occurrence a demandé de réagir à un autre adage, qui va encore un cran plus loin : est-ce que “pour gagner, tous les moyens sont bons ?” Un quart des Français acquiescent. 25 % des répondants, cela peut faire froid dans le dos… Mais l’espoir renaît quand on découvre que 81 % valide un troisième adage : “L’important c’est de participer.”

Une préférence pour le “winner” ou pour le perdant magnifique ?

Contrairement à la représentation que l’on se fait bien souvent des Français qui préféreraient les “losers”, l’étude montre que cela n’est pas tout à fait vrai. “Les Français ont une bonne image du gagnant, à hauteur de 84 % des répondants. Pour autant, on a aussi un quart des Français qui reconnaissent en parallèle une logique de proximité avec le perdant”, souligne Assaël Adary.

Des noms en tête quand on parle de gagnant et de perdant ? “C’est assez français : il n’y a pas de consensus. Nous avons relevé quelque 600 noms cités lors de notre étude. Chacun a son ou sa gagnante. Reste à savoir si cette diversité est une force ou si cela veut dire qu’on ne parvient pas à s’accorder sur des références.” Quelques noms reviennent un peu plus souvent mais aucun ne se démarque.

Mbappé, Zidane, Macron, de Gaulle, Obama, Xavier Niel, Elon Musk, Bernard Tapie, les super héros, Coluche, Marie Curie… Une constante : plus de 80 % des noms cités pour les gagnants sont des hommes, y compris de la part des femmes interrogées. Mais c’est aussi le cas quand on demande le nom de personnes qui incarnent la “lose”. Ce sont aussi des hommes qui sont majoritairement cités. Et il y a ici un consensus plus fort puisque “seulement” 250 noms ont été cités. À noter que la quasi-totalité des perdants cités sont aussi présents dans la liste des gagnants. Comme Napoléon, par exemple. Tout est donc question de perception.

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