Partager la publication "Nouveau rapport du GIEC : la Terre invivable avant 2050 ?"
À quelques mois de la COP26, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de dévoiler son projet de rapport pour 2022. Les conclusions sont alarmantes. Voire cataclysmiques.
Pénurie d’eau, de nourriture, montée des eaux, canicules, extinction d’espèces… Selon le groupe de chercheurs de l’ONU, l’impact du réchauffement climatique va s’accélérer, menaçant fortement la vie humaine. Et cela bien avant 2050, selon les chercheurs.
“La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes”, peut-on lire dans le résumé technique. “L’humanité ne le peut pas.” Des extraits publiés par Le Monde, qui a eu accès au contenu de ce document, dévoilé en exclusivité mercredi 23 juin par l’Agence France-Presse.
Le rapport officiel ne sera publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus des 195 États membres. Mais les principales conclusions ne changeront pas. Ce projet de rapport est destiné à orienter les décideurs politiques, en vu notamment de la COP26.
Lors de la COP21 en 2015, les États s’étaient mis d’accord pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C. Voire, au mieux, à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Selon les chercheurs du GIEC, si ce seuil d’1,5 °C est dépassé, cela pourrait entrainer “progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles”, rapporte Le Monde. Or, selon l’Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce soit le cas dès 2025 est déjà de 40 %.
Le réchauffement actuel a déjà des conséquences aujourd’hui. Conséquences qui pourraient être irréversibles et provoquer la disparition de certains êtres vivants si la hausse des températures n’est pas limitée. Le GIEC cite notamment les récifs coralliens. Mais aussi les animaux et les peuples de l’Arctique, qui pourraient ne pas s’adapter à des changements brutaux et rapides.
Le réchauffement aura également des conséquences sur la production alimentaire. Selon le rapport, tous les systèmes seront touchés et “les pertes soudaines” vont augmenter. “Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques”, prévient le GIEC.
“Même en limitant la hausse à 2 °C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici à dix ans.”
Certaines zones de la planète vont rapidement devenir inhabitables, explique le rapport. “En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par la hausse du niveau de la mer, qui entraînera à son tour des migrations importantes”, rapporte Le Monde.
Les villes deviendront aussi des zones à risque. Selon le rapport, même si le réchauffement est limité à 1,5 °C, plus de 350 millions d’habitants devront faire face aux pénuries d’eau. Ce chiffre monte à 400 millions si nous atteignons les +2 °C . “Les coûts d’adaptation pour l’Afrique devraient augmenter de dizaines de milliards de dollars par an au-delà de 2 °C”, prédit le rapport.
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Certaines régions du monde seront exposées à plusieurs catastrophes météorologiques simultanées. Sécheresse, inondation, cyclone, canicule, incendie, maladies transmises par les moustiques… C’est notamment le cas de l’est du Brésil, de la Chine centrale ou de l’Asie du Sud-Est.
“Chaque fraction d’un degré compte”, insiste le GIEC. Alors que de récentes études ont montré qu’au-delà de 2 °C la fonte de la calotte glaciaire du Groenland pourrait élever fortement le niveau de la mer. Menaçant des villes côtières comme Mumbai, New York ou encore Shanghai. Mais aussi transformer l’Amazonie, poumon vert de la planète, en savane.
Malgré le ton apocalyptique du rapport, tous les espoirs ne sont pas perdus. Selon les chercheurs, l’avenir de l’humanité peut encore être sauvé, mais uniquement si des mesures fortes sont prises.
“Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement”, plaide le rapport. “Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation.”
Un message pour les dirigeants du monde qui se réuniront à la fin de l’année à Glasgow, à l’occasion de la COP26. Avec comme but de réduire les émissions de gaz à effet de serre mondiales.
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