Partager la publication "2023 bat, de loin, le record de l’année la plus chaude de l’histoire"
C’est officiel. 2023 détient le record de l’année la plus chaude. Ce mardi 9 janvier 2024, le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S) a confirmé ce que l’on craignait. L’année 2023 est la plus chaude jamais mesurée, avec une moyenne des températures établie à 14,98 °C au niveau global. Cette moyenne est plus haute de 1,48 °C par rapport aux données enregistrées à l’ère préindustrielle (1850-1900).
Ce chiffre est extrêmement proche de la limite de température de +1,5 °C de l’Accord de Paris en 2015. Les scientifiques du C3S indiquent qu’il est probable que cette barre soit dépassée pour la première fois au cours des 12 prochains mois. Cependant, il faut “un réchauffement sur des décennies, sur une période d’au moins vingt ans” pour que ce jalon soit considéré comme réellement dépassé, selon Chris Hewitt, directeur de la branche climat de l’Organisation météorologique mondiale, lors de la COP28 en décembre dernier à Dubaï.
Comme on peut le constater sur le graphique, 2023 est, depuis le mois de juin, très nettement au-dessus du lot. Y compris par rapport aux années jusqu’alors considérées comme dans la fourchette haute.
“2023 a remplacé 2016 comme année civile la plus chaude jamais enregistrée, souligne le C3S. La température moyenne mondiale pour 2023 était de 14,98°C, soit 0,17°C de plus que celle enregistrée pour 2016.” On doit cela à la combinaison de deux éléments. D’un côté, la hausse constante des émissions de gaz à effet de serre depuis quelques décennies. De l’autre, le début du phénomène météorologique El Niño, qui devrait se renforcer en 2024.
“Les températures enregistrées en 2023 dépassent probablement celles de n’importe quelle période depuis au moins 100 000 ans”, a affirmé la directrice adjointe du service Copernicus sur le changement climatique, Samantha Burgess. C’est dès le début du mois de juin 2023 que les premières anomalies les plus notables sont apparues. Nous avons dépassé le seuil symbolique de 1,5 °C pendant une partie de l’année, indique Copernicus.
“Même si ce n’était pas la première fois que ce seuil d’anomalie journalière était dépassé, jamais cela ne s’était produit si tôt dans l’année”, note le C3S. Avant d’ajouter qu’“il est probable qu’une période de 12 mois se terminant en janvier ou février 2024 dépassera de 1,5 °C le niveau préindustriel”.
Les données du C3S montrent aussi que 2023 est la première année où chaque jour était au moins 1 °C plus chaud que le record préindustriel. Et près de la moitié des journées ont été plus chaudes de 1,5 °C. Avec même, pour la première fois, deux jours au-dessus des +2 °C. Le mois de septembre est particulièrement notable, tant les températures se sont envolées par rapport à la moyenne.
Pour les scientifiques de Copernicus, comme pour ceux du Giec, la responsabilité est claire. C’est sans conteste l’activité humaine et nos émissions de gaz à effet de serre qui expliquent ce dérèglement climatique. “Si nous voulons gérer avec succès notre risque climatique, nous devons de toute urgence décarboner notre économie. Tout en utilisant les données et les connaissances climatiques pour préparer l’avenir”, a déclaré le Dr Carlo Buontempo, le directeur du service C3S.
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