Partager la publication "2,3 millions de tonnes : la pollution plastique des océans progresse encore"
La situation empire année après année. Le 7e continent, énorme masse de déchets au milieu du Pacifique, a été découvert en 1997 par l’Américain Charles Moore. Depuis, le signal d’alarme a été tiré à de nombreuses reprises. Mais rien n’y fait : la pollution plastique des océans ne cesse de progresser à une vitesse alarmante. Un constat que vient encore confirmer une étude publiée le 8 mars 2023 dans la revue scientifique PLOS One.
Elle estime à 170 000 milliards le nombre de morceaux de plastique qui flottent à la surface des océans. Ce sont principalement des microplastiques dont la grande majorité ont été rejetés en mer depuis la terre. En effet, un grand nombre de déchets qui se retrouvent en ville ou dans la nature finissent dans les océans. Toujours selon cette étude, le poids total de cette pollution représenterait environ 2,3 millions de tonnes de déchets. La fourchette s’étend entre 1,1 à 4,9 millions de tonnes, en fonction des marges d’erreur.
À lire aussi : Tout comprendre au traité de protection de la haute mer voté à l’ONU
“Nous n’avons observé aucune tendance claire détectable jusqu’en 1990. Une tendance fluctuante mais stagnante depuis lors jusqu’en 2005. Et une augmentation rapide jusqu’à aujourd’hui. Cette accélération observée des densités de plastique dans les océans du monde, également signalée pour les plages du monde entier, exige des interventions politiques internationales urgentes”, soulignent les auteurs de l’étude
Pour mener à bien leur étude, les scientifiques de l’ONG 5 Gyres Institute ont réalisé des prélèvements de plastique. Ils ont utilisé pour cela quelque 11 777 stations flottantes réparties à travers le monde. Cette démarche est en place depuis 1979 et les derniers relevés remontent à 2019. Selon Markus Eriksen, cofondateur de l’institut et co-auteur du rapport, “l’augmentation exponentielle des microplastiques dans les océans est un avertissement brutal que nous devons agir maintenant à l’échelle mondiale, cesser de nous concentrer sur le nettoyage et le recyclage, et inaugurer une ère de responsabilité des entreprises pour toute la durée de vie des choses qu’elles fabriquent.”
“Le nettoyage [des océans, NDLR] est inutile si nous continuons à produire du plastique au même rythme qu’actuellement. Il est temps de s’attaquer au problème du plastique à la source.” Selon la tendance actuelle – et sans action mondiale immédiate sur la production de plastique –, l’étude affirme que le taux de plastique entrant dans les environnements aquatiques pourrait augmenter d’environ 2,6 fois entre 2016 et 2040.
Le principal espoir à venir, ce sont les négociations qui ont lieu depuis fin 2022 au niveau des Nations unies. Les 175 pays membres doivent se mettre d’accord sur un traité d’ici à l’automne 2024. Le but est de mettre en place des obligations et des mesures de contrôle contraignantes sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques. Le prochain round des discussions aura lieu en mai 2023 à Paris.
SOUTENEZ WE DEMAIN, SOUTENEZ UNE RÉDACTION INDÉPENDANTE
Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire
et abonnez-vous à notre magazine.
Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…