Partager la publication "34 objets inutilisés dans chaque foyer : Et si vos voisins en avaient besoin ?"
“Rendre accessible un maximum d’objets gratuitement en incitant à [leur] usage plutôt qu’à leur possession, tout en favorisant les relations sociales”, c’est l’objectif de Mutum , une start-up montante de l’économie du partage, lancée fin 2014 par deux jeunes entrepreneurs franciliens, Frédéric Griffaton et Mathieu Jeanne-Beylot. Le fonctionnement de Mutum, ainsi que son nom, sont inspirés du premier contrat juridique qui encadrait le prêt de biens dans la Rome Antique.
Pour profiter de ses services, il suffit de s’inscrire gratuitement sur le site, puis d’échanger avec des particuliers des objets dont vous avez occasionnellement besoin, contre d’autres objets (comme votre scie-sauteuse), qui roupillent dans votre cave ou garage. Et ainsi, de dépanner Jean-Eudes tout en préservant l’environnement. Car, comme il est expliqué sur la FAQ du site, “qui dit moins d’objets achetés, dit moins d’objets produits, dit moins d’émissions CO2 pour produire, transporter, distribuer et recycler les objets”.
Une monnaie d’échange non spéculative
Celle-ci repose sur les attributs de base de l’objet (continent de fabrication, consommation en eau et électricité, fréquence d’utilisation), que chaque utilisateur de Mutum doit indiquer au préalable via un formulaire. L’impact environnemental de l’échange est, lui aussi, pris en compte – le moyen de transport, la distance parcourue et le nombre d’utilisations doivent être renseignés sur le site a posteriori.
Et ce n’est pas tout. Pour garantir un climat de confiance entre les utilisateurs, les fondateurs de la start-up les invitent à faire un “état des lieux” de la qualité de l’objet avant et après l’échange. Grâce à un algorithme, le coût de l’utilisation de l’objet est ensuite calculé en mutums, la monnaie d’échange propre au site, non convertible en euros et non spéculative.
Chaque utilisateur – Mutum en compte 47 000 sur tout le territoire – en obtient cent à son inscription. Quant il prête un objet, il en reçoit d’autres sous forme de points, valables un an. Ces crédits lui servent ensuite de monnaie virtuelle pour emprunter à son tour gratuitement des objets. Le tout, près de chez lui, grâce au système de géolocalisation de la plateforme.
L’usage plutôt que la possession
Impact social et environnemental
Mutum semble sur la bonne voie pour y parvenir. Ses services sont désormais disponibles sur une appli mobile et, d’ici fin 2016, grâce à un financement de l’Ademe, elle proposera son outil de mesure de l’impact social et environnemental des échanges effectués sur son site. Un premier pas vers la mise en place d’un système global de traçage des objets, que les fondateurs de la start-up espèrent lancer d’ici 2020.
Si votre scie-sauteuse – celle que vous avez prêté à Jean-Eudes, souvenez-vous – ne sert plus depuis des mois et commence à être en piteux état, la plateforme vous proposera alors “des solutions locales” pour la recycler. “C’est notre objectif ultime,
conclut Frédéric Griffaton, créer un service social, solidaire, et en plus, circulaire.”