Partager la publication "À Copenhague, les touristes écoresponsables récompensés"
Du 15 juillet au 11 août 2024, la capitale du Danemark, Copenhague, a mené une expérimentation unique en son genre : récompenser les touristes adoptant une vraie démarche écologique. Dans le cadre du programme “CopenPay”, la ville a décidé d’encourager les véritables actions en faveur de l’environnement pour inciter le grand public à passer à l’action. Une façon aussi de limiter leur empreinte carbone lors de leur séjour au Danemark.
Selon le Sustainability Sector Index 2023 du cabinet d’études Kantar (33 pays analysés), 82 % des personnes déclarent vouloir agir de manière durable. Mais seulement 22 % ont réellement changé leur comportement. Il est temps d’agir. “Nous souhaitions que le tourisme, qui a un impact négatif sur le climat, devienne quelque chose de plus durable, explique Mikkel Aarø Hansen, directeur de Wonderful Copenhagen, l’office de tourisme de la ville. CopenPay consiste donc à payer pour votre action climatique et à vous donner accès à certaines attractions en échange.”
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Concrètement, CopenPay fonctionne comme une sorte de programme de fidélité pour la planète. L’initiative transforme les actions écologiques en monnaie d’échange pour des expériences culturelles, une dégustation, une activité sportive, des réductions… Si vous optez pour de la mobilité douce (comme se déplacer à vélo), si vous participez à des efforts de nettoyage ou faites du bénévolat dans une ferme urbaine, si vous ramassez des déchets plastique… vous pouvez avoir accès à des visites guidées gratuites des musées, des locations offertes de kayaks et même un déjeuner végétarien gratuit à base de produits locaux.
Les visiteurs arrivant au Musée national d’art (SMK) avec des déchets plastiques étaient invités à un atelier pour les transformer en œuvre d’art. Prendre les transports en commun ou un vélo pour aller à la centrale thermique emblématique de Copenhague était récompensée. En cadeau, il est possible de dévaler la pente à ski située sur le toit du bâtiment sans débourser une couronne [la monnaie locale, NLDR].
“Avec CopenPay, nous souhaitons encourager les touristes à adopter un comportement durable tout en enrichissant leur expérience culturelle de notre destination. Il s’agit d’une expérience et d’un petit pas vers la création d’un nouvel état d’esprit parmi les voyageurs“, ajoute Mikkel Aarø-Hansen. Durant un peu moins d’un mois, la plateforme CopenPay a proposé des initiatives écologiques avec un fonctionnement très simple. Il suffisait de choisir parmi l’une des 24 activités répertoriées pour bénéficier immédiatement d’une récompense.
Au Hangar de Langelinie, arriver à pied ou à vélo était récompensé d’un verre de rosé et d’une partie de pétanque. Chez Zoku Copenhagen, c’était une bière bio offerte. Arriver ainsi à l’embarcadère de Stromma en mobilité douce donnait accès à un tour en bateau sur les canaux. Avec 382 km de pistes cyclables à Copenhague, l’occasion était belle. Dans le BaneGaarden ou à la ferme urbaine de Øens Have, la collecte des déchets ou le fait de donner un coup de main dans les champs donnait droit à un déjeuner bio, local et de saison gratuit. Pour les sportifs, une visite guidée de la ville allait de paire avec un footing intégrant du plogging.
L’idée est bonne et sa mise en application est relativement simple. Elle pourrait donc être dupliquée – en France ou ailleurs. Une solution parmi d’autres pour que le grand public adopte de nouveaux réflexes écologiques. Et prenne conscience que les petits gestes suggérés ici n’ont rien de très compliqué. Les premiers retours de la première expérimentation de CopenPay sont encourageants. Les touristes “pensent que c’est amusant et instructif. C’est aussi une expérience que l’on peut faire en famille ou entre amis, etc. C’est l’occasion aussi de parler avec ses enfants des raisons pour lesquelles on fait cela”, a déclaré Sophie Hæstorp Andersen, la maire de Copenhague.
L’opération venant de se terminer, la ville va dresser le bilan ces prochains mois. Elle va évaluer l’intérêt du programme pour, éventuellement, lui donner une plus grande ampleur. Le programme pourrait fonctionner toute l’année, avec davantage d’activités intégrées et concerner d’autres villes du pays. Reste une grande problématique : le moyen de transport utilisé pour arriver à Copenhague. En moyenne, 50 % de l’empreinte carbone d’un touriste de la capitale provient du trajet pour venir et partir, bien souvent en avion. Pour info, il est tout à fait possible de faire le trajet depuis la France en train.
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