À Paris, la communauté zéro déchet a désormais sa maison

C’est une petite maison adossée à la colline. Mais celle-ci n’est pas bleue, elle est “zéro déchets”. À Paris, l’association Zero Waste France inaugure ce week-end son nouveau siège situé sur la butte Montmartre, à deux pas du Marché Saint-Pierre.

“C’est un projet que nous menons depuis un an, après le succès du premier festival Zero Waste qui avait attiré 5 000 personnes de toute la France au Cabaret Sauvage”, raconte Flore Berlingen, la présidente de l’association.

“Avec ce nouveau lieu, nous souhaitons augmenter notre visibilité mais aussi favoriser les rencontres et poursuivre nos actions de sensibilisation”.

La Maison du Zéro Déchet proposera différents produits et services à destination des touristes et des curieux du quartier. À l’entrée, dans l’espace boutique, des objets en tout genre jalonnent les étagères en bois : de la brosse à dent en bambou aux lingettes lavables en passant par les boîtes Bento et autres sacs alimentaires réutilisables. On y trouve tout ce qu’il faut pour débarrasser son logement des produits jetables ainsi que quelques boissons et conserves en verre – consignées évidemment.

“Depuis peu, il existe des sites Internet où l’on retrouve les mêmes produits. Mais ça reste encore assez confidentiel”, commente Laura Chatel, chargée de plaidoyer de l’association. “Avec cette boutique, nous espérons toucher un public plus large, ainsi que tous ceux qui préfèrent voir avant d’acheter”.

Ne pas dépendre des subventions

Le but est aussi d’apporter des revenus à l’association. “Depuis notre création, nous avons fait le pari de ne pas dépendre des subventions”, précise Flore Berlingen. Pour financer ce local, Zero Waste France a fait appel au financement participatif et a collecté pas moins de 31 135 euros sur la plateforme Ulule, soit 155 % de l’objectif.

“Cette somme nous a permis de monter le projet et d’approcher des investisseurs sensibles à notre démarche, dont la Nef ou France Active, pour nous prêter de l’argent et financer les travaux”, ajoute Flore Berlingen.
 
Outre la boutique, une partie du rez-de-chaussée est dédiée aux formations. L’association y proposera des cours pour apprendre à cuisiner les restes alimentaires, fabriquer son propre shampoing ou s’initier à la couture. “Nous aurons également des formations à destination des professionnels et des collectivités pour qu’ils intègrent des démarches de réduction de leur empreinte écologique, par exemple sur l’événementiel”, explique Laura Chatel.

Consommateurs, entrepreneurs et pouvoirs publics

Car pour l’association, le zéro-déchet n’est pas une simple mode éphémère. “On veut sortir de cette dimension lifestyle et féminine. Pour protéger notre planète, nous avons besoin d’impliquer les consommateurs. Mais aussi les entrepreneurs, afin de leur fournir des produits pertinents. Et les pouvoirs publics pour porter les projets à une échelle qui ait de l’impact”, insiste Flore Berlingen.
 
Le succès semble déjà au rendez-vous. “Nous avons plus de 4 000 personnes qui ont annoncé venir à notre inauguration samedi. Je ne sais pas comment on va tous les recevoir dans un si petit espace.”

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