Partager la publication "À partir de quand fait-il (vraiment) trop chaud pour travailler ?"
À quelle température est-on le plus productif, c’est-à-dire celle où l’on produit le plus de richesses ? Selon une étude de l’Université de Berkeley (2015), le chiffre idéal serait de 13 °C. Mais alors qu’en est-il lorsque les températures dépassent allègrement les 30 voire 40 °C ? Dès que le mercure s’affole, la phrase “Il fait trop chaud pour travailler aujourd’hui !” devient récurrente au travail, dans les bureaux comme sur les lignes de production et sur les chantiers.
Pour beaucoup d’entre nous, qui travaillons derrière un ordinateur, cette phrase vient souligner les désagréments des mois les plus chauds de l’année. Mais pour des millions de travailleurs sur le terrain dans le monde, c’est un vrai risque pour leur santé. Même pour les économies des pays, c’est une menace réelle pour la création de richesses. Des scientifiques ont évalué la chute de productivité en fonction des différents paliers de températures. Quand il fait trop chaud,
Et gare aux coups de chaud. En 2022, des scientifiques anglais de l’Université de Loughborough ont publié une étude sur la chute de productivité au travail. Selon leurs analyses, travailler à des températures de 35 °C et 50 % d’humidité relative entraîne une baisse moyenne de 35 % de la productivité tout au long de la journée de travail. Une chute qui peut aller jusqu’à 76 % lorsque le thermomètre atteint 40 °C et 70 % d’humidité relative.
Dans ce cas, la “wet-bulb temperature” est de 34,91 °C WT. Elle frôle donc les 35 °C WT, soit la température limite avant que les conditions ne deviennent insupportables pour le corps humain. C’est en effet la combinaison de chaleur et humidité qui est la plus difficile à supporter. D’autant plus, s’il n’y a pas de vent.
Une autre étude, de l’université de Boston cette fois, avait conclu que la productivité baisse environ de 1,5 à 1,7 % par degré supplémentaire au-delà de 15 °C. Une information assez cruciale quand on sait qu’environ 70 % de l’activité économique française est “météo sensible” (directement ou indirectement, via les approvisionnements, par exemple). Et on estime que 25 % du PIB est concerné.
Par exemple, nous subissons actuellement les effets d’un dôme de chaleur sur l’Hexagone. Avec 38 degrés attendus ce lundi après-midi à Lyon, la productivité pourrait donc en être affectée de 35 % à 40 % pour les travailleurs de la Cité des Gones. De là à s’interroger s’il est vraiment nécessaire de venir au bureau… il n’y a qu’un pas.
A VOIR – Arte a diffusé un documentaire à ce sujet :
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