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Pourquoi il faut aller voir “Animal”, le nouveau film de Cyril Dion

La génération Greta a eu le mérite de secouer les plus grands, de leur rappeler l’urgence de protéger la planète. Voilà qu’un documentaire se saisit de cette énergie pour interroger notre relation au vivant : Animal de Cyril Dion.

Dans cette odyssée moderne, le réalisateur suit deux activistes de 16 ans. Bella, militante anglaise de la cause animale désespérée par les désastres écologiques. Et le Français Vipulan, scientifique en herbe qui veut comprendre l’origine des problèmes pour passer à l’action.

Cyril Dion leur propose d’abord de parcourir le monde pour saisir les grandes causes de la 6e extinction de masse : la pollution, le réchauffement, la surexploitation… Autant de fléaux qui ont conduit à la disparition de 50 % des espèces en 50 ans.  

On part ainsi en Inde sur des plages envahies de plastiques qui étouffent les poissons et tortues. On visite des hangars ou des millions de lapins sont entassés et abattus à la chaine sans même que l’éleveur, devenu indifférent, en vive correctement. Ou encore dans les coulisses du Parlement européen où des lobbyistes manœuvrent pour prolonger la surexploitation des fonds marins… Autant de dangers qui menacent les animaux, mais aussi les humains, comprennent peu à peu les adolescents.

À chaque séquence, leur regard justement abasourdi, leur sensibilité un peu ingénue, ont le mérite de souligner l’absurdité de ces ravages.  

Des solutions à la 6e extinction

Mais le réalisateur du documentaire Demain ne laisse pas son public sans espoir. Cyril Dion éclaire son film de belles rencontres. Avec un Indien qui a lancé un mouvement de nettoyage des plages récompensé par le retour de bébés tortues. Avec la Française Claire Nouvian, prix Goldman de l’environnement, qui a obtenu l’interdiction du chalutage en eaux profondes après un combat acharné. Ou encore avec le président du Costa Rica qui a réussi à stopper la déforestation.

Des solutions facilement réplicables ? C’est ce qu’espéraient trouver les adolescent avec Cyril Dion, confient-ils. Peu à peu, Bella et Vipulan comprennent toutefois que les potions magiques n’existent pas. Qu’il revient à chacun d’inventer son combat.

Et qu’une chose compte peut-être avant tout pour freiner la 6e extinction de masse : changer notre regard sur le vivant. Ne plus se penser au-dessus de la nature, mais partie d’elle. “Animal” nous aussi.

L’humain, cet autre animal

Pour cela Cyril Dion nous emmène à la rencontre de la fameuse ethnologue Jane Goodall, qui partage sa passion des grands singes – ces animaux qui nous ressemblent tant. Ou enfin des propriétaires de Bec Hellouin, une ferme basée sur la permaculture et une coexistence bénéfique entre de nombreuses espèces.

Un film donc un peu métaphysique et initiatique.

À la fin de leur extraordinaire voyage, les enfants le disent : ils ont grandi. Et on peut parier que certains spectateurs se sentiront eux aussi un peu changés. À la fois empreints de la révolte de ces deux adolescents. De leur émerveillement devant la beauté du monde animal. De leur envie de ne pas rester les bras croisés. Et de leurs réflexions salutaires sur notre place dans l’univers.

À LIRE AUSSI : Notre grand entretien avec Jane Goodall à l’occasion de la sortie du film

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