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Bienvenue à l’école de la transition écologique

Il y a trois mois, elles cherchaient encore leur voie. Janna, Celia et Bérénice, la vingtaine, ont aujourd’hui une certitude : elles veulent œuvrer à la transition écologique. L’une s’intéresse à la réparation de vélo, le seconde à la restauration éco-responsable, la troisième à l’agriculture urbaine.

Toutes sont passées par l’École de la transition écologique (ETRE). Née en Occitanie en 2017, cette école forme des jeunes de 18 à 25 ans en situation de décrochage scolaire aux métiers manuels de la transition. Une initiative de l’association 3PA qui fait des émules.

Fin avril, l’antenne parisienne a diplômé sa première “promo” de quatorze jeunes, dont Janna, Célia et Bérénice. Quatre autres écoles sont déjà ouvertes dans toute la France. Cinq vont ouvrir en 2021. Et dix autres projets sont lancés.

Essor des métiers de la transition écologique

Une réponse à deux enjeux, explique Nicolas Mulet, directeur de l’école de Paris. Chaque année en France, plus de 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme. “Une situation qui ne s’améliore pas avec la pandémie.” Outre les jeunes en échec scolaire, le réseau attire de plus en plus de diplômés égarés à la fac.

Dans le même temps, les métiers dans la gestion des déchets, l’écoconstruction, les énergies renouvelables, sont en plein essor. Nous vous en parlions récemment dans un grand dossier : jusqu’à 1 million d’emplois liés à la transition écologique pourraient voir le jour d’ici 2050.

Des écoles très pratiques

Sur le terrain, ces écoles proposent différents parcours : journées d’initiation, chantiers de cinq jours ou formations de trois mois. Toutes sont gratuites grâce à des partenariats publics et privés (les Régions, l’Europe, la Fondation Nicolas Hulot…).

Autre originalité : ces formations sont très pratiques. “On apprend surtout par le faire et la rencontre de professionnels”, explique Bérénice, 21 ans, qui vient de suivre la formation parisienne de trois mois. Elle, a surtout adoré le chantier agriculture urbaine dans un centre d’hébergement d’urgence. “On était dehors, avec beaucoup d’autonomie et le sentiment de faire quelque chose d’utile. C’est si différent de l’école traditionnelle qui demande de recracher par écrit ce qu’on écoute toute la journée.”

Bérénice s’est initiée à l’agriculture urbaine. (Crédit : ETRE)

Grâce à ces formations pratiques, “l’idée est d’abord de redonner aux jeunes confiance en eux. Puis de les aider à tester vraiment des métiers pour savoir ce qui leur plait”, poursuit le directeur.

Célia 23 ans, elle, est fière d’avoir lancé un projet de cantine solidaire à partir d’invendus alimentaires collectés dans les magasins du quartier pendant la formation. Janna a aimé se frotter aux outils de réparation de vélo.

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Réconcilier fin du monde et fin du mois

À l’issue des trois mois de “préqualification”, l’école aide à trouver des formations qualifiantes, avec des partenaires locaux. Les plus jeunes peuvent reprendre un CAP ou un BTS. Les plus âgés, qui veulent vite travailler, un service civique ou une formation plus courte. Par exemple réparateur de vélo, en 4 mois seulement. Ou métiers du bois en 10 mois.

“Le plus dur est de trouver des entreprises qui embauchent en alternance”, regrette Nicolas Mulet, qui table toutefois sur le développement rapide de ces écoles. Déjà, 160 jeunes par an en bénéficient. Et ils devraient être plus nombreux demain. “Nous espérons ouvrir une école de la transition par département”, lance le directeur. Pour ainsi réconcilier fin du monde et fin du mois.

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