Partager la publication "Ce que faisait Patrick Pouyanné, le patron de Total, à la COP27"
L’annonce de l’ONG Global Witness qui dénonce l’augmentation du nombre de lobbyistes autour des COP – plus de 600 du pétrole, du gaz et du charbon pour la COP27 – a fait mouche : “Des militants ukrainiens et ougandais ont interpellé le PDG de TotalEnergies à la COP27 à propos des bénéfices pétroliers russes et de la dégradation climatique”... “J’ai le droit d’être ici”, a rétorqué Patrick Pouyanné à l’un d’eux.
Mais que venait donc faire officiellement le président-directeur général du mastodonte français du pétrole et du gaz à Charm el-Cheikh ? Bien accrédité comme “CEO TotalEnergies” dans la liste des Nations-Unies, Patrick Pouyanné était présent sous l’égide de l’association française Entreprises pour l’environnement (EpE). Une association qui a pour ambition “d’améliorer la crédibilité des entreprises en matière d’environnement”. Patrick Pouyanné la préside depuis cette année, ayant pris la suite de Jean-Laurent Bonnafé. Administrateur Directeur Général de BNP Paribas.
Ce lobby à la française a également inscrit pour la COP des responsables d’Engie, de BNP-Paribas, d’Axa Group, de Veolia, d’EDF Afrique et Moyen-Orient, de Sanofi ou encore du groupe du luxe Kering (ex-Pinault). Et compte également parmi ses membres Air France, Air Liquide, Bayer, Lafarge, Vinci…
En Egypte, EpE organise des rencontres en marge des négociations climatiques (on parle de “side events” dans les COP). Au programme hier pour le patron de Total, avec également des dirigeants de Veolia et de Kering : “Business et neutralité carbone: une transformation collective”. L’occasion pour EpE de lancer un rapport sur le sujet. Mardi 8 novembre, EpE intervenait sur le stand que tient la France durant toute la durée de l’évènement. Thème du jour : “un écosystème français dense et varié en faveur de l’action climatique en Afrique du Nord”.
Plus largement, EpE a vocation à “développer, chaque fois que nécessaire, un dialogue” avec “instituts de recherche, monde académique, réseaux d’experts, associations de protection de l’environnement…” Elle est membre du conseil d’orientation stratégique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
EpE est également le partenaire français du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), coalition d’environ 200 compagnies internationales créée en 1995 suite au Sommet de la Terre de Rio de 1992. Un sommet de la Terre précisément à l’origine des conférences annuelles sur le climat, les COP.
La création du WBCSD a été essentiellement “perçue comme une tentative de maquillage environnemental (du greenwashing) d’activités polluantes que la politique internationale de l’environnement visait justement à réguler…”, indique la chercheuse en science politique Amandine Orsini, auteur du livre Les lobbies internationaux: intérêt d’une approche pluraliste.
Depuis Rio, l’humanité émet 65 % de CO2 en plus alors que les COP ont été créées pour juguler le problème. Avec ce type de résultat, on serait viré chez Total, non ?
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